Macron revendique une Europe forte

Dans un discours prononcé devant le Parlement allemand, le président français Emmanuel Macron a revendiqué une plus grande souveraineté pour l'Europe et réinvité l'Allemagne à s'associer à son projet de réforme. Le tandem franco-allemand a "l'obligation de ne pas laisser le monde glisser dans le chaos", a-t-il déclaré à l'occasion du "Jour de deuil national", instauré dès 1919 en Allemagne en hommage aux victimes des conflits armés. Des propos salués par les éditorialistes européens.

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La Repubblica (IT) /

Une déclaration de guerre aux populistes

Au Bundestag, Macron a déclaré la guerre aux populistes, se réjouit Ezio Mauro, ex-directeur de publication de La Repubblica :

«C'est peut-être le désespoir actuel qui a forcé le tandem qui a dirigé de facto l'Europe à tenter de reprendre la main et d'annoncer un plan de réforme qui sera présenté très prochainement, dans un mois, pour relancer le projet d'intégration. ... Il s'agissait quasiment d'une déclaration de guerre faite aux envahisseurs, un rappel du danger que représente un nationalisme fanatique dépourvu de pensées et de valeurs. ... On sait dorénavant, et les populistes le savent aussi, que le Bundestag et l'Elysée ne hisseront pas le drapeau blanc de la capitulation.»

tagesschau.de (DE) /

Les atermoiements embarrassants de l'Allemagne

Le site tagesschau.de est lui aussi impressionné par l'intervention de Macron :

«Clair dans le langage, clair dans le message, optimiste sans pour autant occulter les problèmes - rien à voir avec les ternes sermons trop souvent prononcés par les orateurs lorsqu'ils parlent de l'Europe. Il est évident qu'on ne peut appliquer à la lettre toutes les propositions du programme de Macron ; on peut être en désaccord sur de nombreux points : la crainte d'un trop grand nombre d'engagements financiers, par exemple, n'est pas totalement injustifiée. ... Si l'Allemagne laisse le président français en plan depuis plus d'un an, c'est pour plusieurs raisons : la longue formation gouvernementale, entre autres. Mais cela n'en reste pas moins embarrassant.»