Nouveau scrutin pour trouver un président à la Roumanie
Après l'annulation du premier tour de l'élection présidentielle en novembre en raison de soupçons de fraude, les Roumains sont de nouveau appelés aux urnes, dimanche 4 mai, pour élire leur président. Trois figures dominent cette nouvelle consultation : Crin Antonescu, représentant de la coalition gouvernementale regroupant sociaux-démocrates, libéraux et la formation représentant la minorité hongroise, George Simion, chef de file du parti ultranationaliste AUR, et enfin Elena Lasconi, qui porte les couleurs du parti libéral USR.
Un pays clivé
Jamais la société roumaine n'avait été aussi divisée à la veille d'un scrutin, constate Adevărul :
«Ces élections sont étranges, peut-être les plus étranges de l'histoire. Elles interviennent après une année électorale où les scrutins auront été soit regroupés en un même rendez-vous électoral, soit annulés. Quelles sanctions méritent les responsables de ces élections ? Vers qui se dirigera la colère du peuple ? Un président ne détient pas de pouvoir magique, mais il incarne une immense force symbolique. Pourtant, seul, il ne peut pas faire grand-chose. Par le passé, les présidents abusaient de leurs pouvoirs pour exercer leur influence sur le gouvernement et sur le parlement. Une pratique qui ne devrait pas cesser. ... Les élections passent, et nous, nous restons. ... Nous sommes déjà plus divisés que jamais. Comment retrouver notre sens de la fraternité ? »
La marge de progression de George Simion est ténue
Le service roumain de Deutsche Welle évalue les chances de victoire aux présidentielles du candidat nationaliste George Simion, chef du parti AUR :
«Contrairement à d'autres mouvements populistes menés par des leaders charismatiques, George Simion n'a pas une once de charisme, il ne dispose que d'artifices électoraux pour berner les crédules ou gagner les faveurs de ceux que les partis traditionnels ont déçus. Si les sondages le créditent de 30 pour cent d'intentions de vote, difficile d'imaginer qu'il dispose d'une réelle marge de progression, même s'il accédait au second tour. George Simion ne fait qu'atteindre le score que les extrêmes enregistrent actuellement un peu partout en Europe.»