Cour Suprême : la Pologne fait machine arrière

La Pologne va devoir revenir sur sa décision de mettre à la retraite d'office certains juges de la Cour Suprême. Le gouvernement national-conservateur du PiS a présente au Parlement un amendement substantiel pour répondre à l'injonction de la CJUE. Celle-ci avait exigé en octobre la suspension de la mise en œuvre de la réforme de la Cour Suprême. Le pouvoir du PiS commence-t-il à se fissurer ?

Ouvrir/fermer tous les articles
wPolityce.pl (PL) /

Rien de bien tragique

Le portail pro-gouvernemental wPolityce.pl essaie de relativiser le revers essuyé par le gouvernement :

«C'est un pas que l'on aurait tout aussi bien pu faire plus tôt, car le jugement de la CJUE était prévisible. Celle-ci a au moins clairement montré quels étaient les rapports de force au sein de l'UE aujourd'hui, et le peu de sympathie qu'elle ressentait pour le gouvernement polonais, pour le dire en termes courtois. ... N'oublions pas que notre gouvernement a beaucoup gagné dans cette bataille, et obtenu de nombreux changements. Ce fut une bataille rude et éprouvante. Il va nous falloir ménager nos forces pour qu'elles suffisent pendant de nombreux mois, car toute une série d'élections nous attendent.»

Gazeta Wyborcza (PL) /

Le pouvoir vacillant du PiS

Les jours du gouvernement sont comptés, estime pour sa part Gazeta Wyborcza :

«Son rétropédalage devant l'UE détruit manifestement son image de parti inflexible, qui pourfend les ennemis à Bruxelles, la 'caste des magistrats' en Pologne et la Cour de justice de l'UE. ... L'affaire de la Cour suprême, combinée à d'autres désastres, démontre les faiblesses du PiS, et non sa rouerie. Surtout aujourd'hui, alors que les cercles judiciaires et juridiques, en quête d'indépendance, puisent dans cette affaire la force et la motivation nécessaires à leur résistance.»