Angela Merkel prise de tremblements

En l'espace de huit jours, la chancelière allemande Angela Merkel a eu deux fois des crises de tremblement lors de cérémonies officielles devant les caméras. Dans la presse, les rumeurs vont bon train sur l'état de santé de la chancelière et les conséquences d'un éventuel départ d'un poids-lourd de la politique. D'autres journalistes évoquent une focalisation outrancière sur un incident anodin.

Ouvrir/fermer tous les articles
Corriere della Sera (IT) /

Une ère touche à sa fin

Des soucis de santé pourraient être à l'origine de la volonté de la chancelière de se retirer complètement de la vie politique, suppute le correspondant de Corriere della Sera à Berlin, Paolo Valentino :

«Deux crises à des intervalles aussi rapprochés soulèvent de sérieuses interrogations sur l'avenir de la chancelière. ... Si elle rejette aussi catégoriquement d'endosser une nouvelle fonction en Allemagne ou en Europe à l'issue de son mandat à la chancellerie, on ne peut s'empêcher de penser qu'un problème de santé pourrait être en cause - dû à quatorze années au pouvoir, avec un niveau de sollicitation et de stress probablement insupportable pour le commun des mortels.»

Polityka (PL) /

La coalition tremble pour sa survie

C'est en raison de la situation politique de l'Allemagne que des soucis de santé de la chancelière soulèvent de si vives émotions, explique Polityka :

«Si elle décidait de quitter subitement la politique, la coalition irait fort probablement à la débandade et on irait vers des élections anticipées. Ni les chrétiens-démocrates ni les sociaux-démocrates ne s'en réjouiraient. Les premiers ont peur d'une défaite face aux Verts et de perdre la chancellerie. Les seconds sont dans une situation pire encore : ils peinent à obtenir dix pour cent dans les sondages et à gauche de l'échiquier politique, ils se font largement devancer par les Verts.»

De Standaard (BE) /

Angela s'en sortira haut la main

Merkel devrait mettre fin à ces rumeurs exagérées en sortant de sa manche un numéro qui coupe la chique aux voyeurs, écrit l'humoriste Wouter Deprez dans De Standaard :

«Les zooms sur la pauvre dame ont été sans pitié. ... Il ne sert à rien d'opposer des arguments rationnels à un tel battage médiatique et aux analyses délirantes qu'on a pu entendre. Je lui conseille d'utiliser les armes de ses adversaires : au prochain grand événement public, quand elle saura que toutes les caméras sont braquées sur elle dans l'espoir qu'elle soit prise de spasmes, il faudrait qu'elle se mette à trembler de manière irrépressible. ... A l'arrivée des secours, qu'elle extraie de son soutien-gorge deux objets : un verre et un shaker. Qu'elle se serve ensuite avec le plus grand aplomb un bloody mary parfaitement remué. Et qu'elle avale cul sec le cocktail rouge sang en trinquant à la santé des cameramen.»