Le dérapage nazi de l'ex-footballeur Marco Van Basten

L'ex-footballeur Marco Van Basten, une vieille gloire du football mondial, a suscité l'indignation après son dérapage dans une émission télévisée : il a en effet adressé un "Sieg Heil" à un journaliste de sa chaîne, qui interviewait un entraîneur en allemand, soit disant pour se moquer des compétences linguistiques de son collègue. Les médias néerlandais oscillent entre indignation et lassitude.

Ouvrir/fermer tous les articles
De Telegraaf (NL) /

Un butor incapable d'empathie

La remarque de Van Basten et ses excuses du bout des lèvres n'ont rien de très surprenant quand on connaît le personnage, fait remarquer De Telegraaf :

«Que se passe-t-il dans la tête d'un individu chez qui le 'mauvais allemand' [d'un intervieweur] déclenche un 'Sieg Heil' ? ... Van Basten n'a pas cherché à reconnaître ses torts. Il n'a pas dit qu'il avait été totalement idiot ni cherché à expliquer ce dérapage. ... On a déjà pu constater par le passé qu'il était dénué d'empathie et qu'il faisait preuve d'une insensibilité flagrante aux questions sociales. Il avait notamment jugé absurde que son [ex coéquipier] Ruud Gullit vante les mérites de Mandela, estimé normal que sa femme porte son sac de sport et pensait, il y a 30 ans de cela, que le salaire minimum s'élevait à 4 500 euros.»

De Volkskrant (NL) /

La réaction hystérique des médias

Jean-Pierre Geelen, chroniqueur à De Volkskrant, juge le tollé exagéré :

«Il s'avère une fois de plus que les médias, dans leur obstination à vouloir plaire au plus grand nombre, accordent une tribune démesurée aux âneries des footballeurs. Ces propos n'auraient été que l'instant insignifiant d'une activité cérébrale sur le déclin si la presse internationale ne s'était pas emparée de l'incident. ... Le tableau clinique est on ne peut plus clair. Le patient néerlandais se trouve dans un état critique. Il est dans une situation d'agitation permanente et souffre de crampes d'anxiété. Il n'existe pas de remèdes à l'effet rapide ; seule une thérapie comprenant des exercices de relaxation peut être d'un quelconque secours.»