Autriche : investiture du nouveau gouvernement

En Autriche mardi, le nouveau gouvernement est officiellement entré en fonction. Pour la première fois, l'ÖVP conservateur et les Verts gouverneront conjointement le pays. A 33 ans, Sebastian Kurz entamera son second mandat de chef du gouvernement. Sur les 17 ministres, on compte huit femmes, un chiffre record. Ce cabinet sera-t-il en mesure de mener une politique fiable et fructueuse ?

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Der Standard (AT) /

Un pays merveilleux ? A voir !

Si le chancelier fait preuve d'autant de courage à s'attaquer à l'agenda politique qu'il le fait à forger des alliances, il pourra mener une politique fructueuse pour l'Autriche, juge Der Standard :

«Il est vrai qu'il doit ménager les quelques 600.000 électeurs d'extrême-droite qu'il a su débaucher au FPÖ en 2017 et en 2019. Mais on peut convaincre les électeurs conservateurs sans être extrémiste, en menant une politique efficace et en phase avec la réalité de l'Autriche. Une attitude que nous attendons depuis toujours, surtout sur la question de l'immigration. Le programme du gouvernement nous dit que 'l'Autriche est un pays merveilleux'. Soit, mais il serait encore plus merveilleux si l'on pratiquait une politique climatique digne de ce nom, une politique d'intégration rationnelle et une politique économique qui renforce le pouvoir d'achat des masses. Autrement dit, Kurz doit se mettre sérieusement au travail.»

Hospodářské noviny (CZ) /

La perspective de la stabilité

Au vu de la prestation des partenaires de coalition jusqu'ici, Hospodářské noviny est optimiste quant à leur réussite :

«Les deux partenaires respectent le partage des portefeuilles tel qu'il a été convenu. En cas de divergences, ils accordent leurs violons en interne, et non par médias interposés. Par ailleurs, la participation au gouvernement constitue pour les Verts une chance inouïe. Gouverner leur fournit l'occasion de convaincre les Autrichiens qu'ils sont prêts à assumer leurs responsabilités, et ainsi de consolider leur base électorale. Sebastian Kurz a bien réfléchi avant de se lancer dans son expérience 'turquoise-verte'. Il estime que c'est la combinaison la plus stable à l'heure actuelle. Il espère qu'elle tiendra les cinq ans de la mandature, contrairement à la coalition précédente avec le FPÖ [extrême-droite]. De nouvelles élections anticipées compromettraient sa réputation de politique crédible et prometteur - une réputation qui rayonne au-delà des frontières de l'Autriche.»