Accord Serbie-Kosovo, quel impact ?

Suite à une médiation américaine, le président serbe, Aleksandar Vučić, et le Premier ministre kosovar, Avdullah Hoti, ont signé un accord économique à Washington. Le Kosovo intégrera une zone de libre-échange créée par la Serbie. Le document engage également les deux pays à reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël et à y établir leur ambassade respective. Du grain à moudre pour les éditorialistes.

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Delo (SI) /

Un signal encourageant, rien de plus

L'accord entre la Serbie et le Kosovo laisse de côté les véritables points de discorde, souligne Delo :

«L'accord signé à la Maison-Blanche portant sur les relations commerciales entre les deux pays comporte ce que la Serbie et le Kosovo ont pu accepter et ce qui pourrait profiter à Trump avant les présidentielles. ... Belgrade et Pristina se sont engagées à classer le mouvement chiite Hezbollah comme une organisation terroriste. Personne ne s'est ému à ce jour de ce que la Serbie et le Kosovo n'aient aucun impact sur l'agenda politique au Proche-Orient. ... Si l'accord conclu à la Maison-Blanche est un signe encourageant pour la région, un accord de l'UE avec les Etats-Unis reste la condition nécessaire à un compromis dans la dispute entre la Serbie et le Kosovo - une solution qui soit acceptable pour les deux camps.»

Süddeutsche Zeitung (DE) /

Trump attire les deux leaders dans un champ de mines

Süddeutsche Zeitung critique le fait que Trump ait poussé les Serbes et les Kosovars, en marge de leur accord, à établir leurs ambassades en Israël à Jérusalem :

«Il n'a certainement pas rendu service au président serbe Aleksandar Vučić et au chef de gouvernement kosovar Avdullah Hoti en les menant dans ce champ de mines. Il a surtout instrumentalisé à son propre avantage les deux dirigeants balkaniques, désireux de faire entrer leur pays respectif dans l'UE, en les incitant à saper la position européenne au Proche-Orient. La politique diplomatique de Trump s'avère ainsi une nouvelle fois arbitraire et clivante. Des mécanismes susceptibles de fonctionner au niveau commercial peuvent être dangereux dans le monde politique.»