Pays-Bas : la dégringolade de Thierry Baudet

Au Pays-Bas, l'étoile montante du parti populiste de droite Forum voor Democratie (FvD), Thierry Baudet, renonce à être candidat aux législatives de 2021. Il a également dû céder aux pressions internes et démissionner de la présidence du parti. Le week-end dernier, des informations compromettantes avaient été divulguées : des membres du mouvement de jeunesse du FvD avaient fait l'éloge d'ouvrages nazis et posté des messages antisémites sur des forums.

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NRC Handelsblad (NL) /

Les sympathisants demeurent

La direction du parti a sévi bien trop tard, critique NRC Handelsblad :

«Même s'agissant d'un ennemi politique, il est malvenu de se réjouir des déboires d'autrui. Il est peu probable que l'effondrement du FvD marque la fin de l'idéologie de Thierry Baudet. Le terrain propice au populisme de droite perdurera, quoi qu'il advienne du FvD. Baudet en est l'expression, mais sûrement pas la cause. ... Les querelles intestines portaient d'abord sur le racisme, l'antisémitisme et le sexisme. Mais aussi sur une certaine tradition au sein du parti, qui a longtemps toléré ce genre de propos. ... Il est justifié qu'une part importante de la direction du parti mette le holà. Mais ayant trop tardé à le faire, elle a galvaudé sa crédibilité.»

De Morgen (BE) /

L'homme qui avait tiré les Pays-Bas de leur torpeur

Dans une tribune à De Morgen, le journaliste et auteur Hugo Camps se gausse de la saga politique qui se joue aux Pays-Bas :

«Le Premier ministre, Mark Rutte, est devenu père de la patrie, et du même coup père d'une démocratie des compromis. Pour trouver un compromis, aucun prix n'est trop élevé à ses yeux. ... Dans la torpeur du paysage politique néerlandais, Thierry Baudet faisait figure de comète. Il prenait résolument position contre l'Europe et contre une immigration incontrôlable. ... Il a construit un parti et un mouvement, puis tout est allé à vau l'eau. Baudet s'écoutait parler, vilipendait ceux dont l'avis divergeait du sien et s'était doté d'un numéro deux en guise de faire-valoir, Theo Hiddema. Ses déficits démocratiques lui ont valu cette semaine sa sortie de scène.»