Slovénie : les données des policiers publiées en ligne

Le ministre slovène de l'Intérieur, Aleš Hojs, a fait publier sur Internet une liste comportant les noms, les revenus bruts et les unités d'affiliation de près de 8 700 employés de la police et du ministère - y compris les agents en civil et les membres d'unités spéciales. Il entendait visiblement contrer les revendications salariales du syndicat de la police. Les éditorialistes y voient une initiative mûrement réfléchie et dangereuse.

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Primorske novice (SI) /

Un coup bas

Pour Primorske novice, l'action de Hojs est la preuve du niveau pitoyable auquel se déroulent aujourd'hui les confrontations politiques :

«En effet, il n'a pas seulement publié les noms et les salaires de ceux qui accomplissent des tâches administratives dans les bureaux, mais aussi ceux de personnes qui travaillent dans des lieux vitaux pour la sécurité. ... La question qu'il convient de poser ici est plutôt : cette manœuvre de Hojs, que dit-elle de nous - électeurs, citoyens, opinion publique ? Rien de flatteur. Notamment parce que pour discréditer une personne, il suffit visiblement de divulguer ses revenus, ou plutôt les 'preuves' d'un style de vie jugé 'luxueux'. ... Il s'agit, de plus en plus, du modus operandi de la politique slovène. ... La classe politique, qui a de tout temps surveillé, collecté et au besoin utilisé ces informations, tombe bien bas.»

Dnevnik (SI) /

Une tentative de mise au pas

Dnevnik y voit une manœuvre qui s'inscrit dans des visées politiques plus larges :

«Le ministre de l'Intérieur savait que sa manœuvre ferait l'effet d'une petite bombe sur les serveurs de la police et que voisins, amis et parents d'un agent de police se réjouiraient de savoir quel était le montant de ses revenus en décembre. Que s'ensuivraient mises à l'index et accusations, et la détérioration des relations entre les agents. ... Et ce conformément à un dessein précis : poursuivre une déstabilisation qui a déjà pris la forme de changements opérés au sein de la direction de l'administration générale de la police et de la police judiciaire. Dès que la police aura été suffisamment malmenée, Hojs pourra la renouveler et la 'relancer' - selon ses propres désirs et ses propres besoins.»