Autriche : la mort de deux réfugiés déclenche un débat

Dans le land autrichien du Burgenland, la police a intercepté une camionnette dans laquelle étaient entassés une trentaine de migrants, parmi lesquels deux Syriens retrouvés sans vie. Ce drame réveille en Autriche le triste souvenir de la tragédie de Parndorf, en 2015, où 71 réfugiés transportés dans un camion réfrigérant avaient trouvé la mort. Les commentateurs constatent que l'Autriche et l'Europe n'ont toujours pas trouvé le moyen idoine de gérer l'immigration.

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Der Standard (AT) /

Une indifférence insoutenable

Tous les débats consécutifs à 2015 n’ont mené à rien, critique Der Standard :

«Depuis, la question du droit d'asile et de l'immigration a été l'objet de maintes discussions dans l'UE et dans les Etats membres. ... Mais cela n'a pas changé grand chose. ... En revanche, une chose a augmenté depuis 2015 : l'indifférence. En Europe, plus personne ou presque ne s'émeut des corps sans vie rejetés sur les plages méditerranéennes, retrouvés dans les forêts bélarusses ou polonaises, ou, comme aujourd'hui en Autriche, dans un véhicule de transport. On l'accepte, on détourne le regard, on tourne la page. C'est un grave problème éthique qui paralyse la politique d'asile et risque de tourner au fiasco.»

Kurier (AT) /

Fallait-il que des gens meurent pour que l'on réagisse ?

Le gouvernement autrichien a tout simplement occulté la hausse du nombre de migrants qui passent la frontière, fait valoir Der Kurier :

«Il est absolument tragique que l'on ait retrouvé des réfugiés morts dans un véhicule de passeurs, comme en 2015. Mais que personne ne vienne dire que cette évolution nous prend par surprise. Depuis la fin avril, le nombre de migrants arrêtés à la frontière du Burgenland n'a cessé d'augmenter. ... Les témoignages selon lesquels des migrants auraient tout simplement été lâchés sur les places des villes frontalières se multiplient. Or exception faite du ministère de l'Intérieur, le sujet est passé sous silence dans les milieux politiques viennois. Ce qui vient de se produire doit changer la donne.»