Guerre en Ukraine : qui pour assurer la médiation ?

Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, tente une médiation dans la guerre en Ukraine. Après avoir rendu visite à Poutine à Moscou, il s'est rendu à Berlin. La Chine est elle aussi pressentie pour jouer ce rôle. La presse européenne passe à la loupe les candidats qui proposent leur entremise, à la lumière des intérêts poursuivis par les Etats en question.

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Süddeutsche Zeitung (DE) /

Naftali Bennett n'est pas qualifié

Israël n'est pas assez puissant et pas assez impartial pour assumer le rôle de médiateur, écrit Süddeutsche Zeitung :

«A tous les égards, Israël ne se prête pas au rôle de médiateur - et ce pas uniquement parce dans son propre conflit avec les Palestiniens, il s'est trop souvent opposé à toute médiation. Pour pouvoir mettre fin à un conflit depuis l'extérieur, il faut soit avoir le pouvoir d'amener les parties à faire des concessions en utilisant la carotte et le bâton, soit être entièrement neutre et désintéressé. Israël ne remplit aucune de ces conditions. ... Israël a besoin de la bienveillance de Poutine pour pouvoir mener des frappes aériennes en Syrie contre des intérêts iraniens.»

Le Temps (CH) /

Pour Pékin, l'occasion inespérée de redorer son blason

La Chine aurait tout à gagner à assurer une médiation entre la Russie et l'Occident, lit-on dans Le Temps :

«C'est, en effet, pour l'Empire du Milieu, l'occasion rêvée de prendre une revanche sur son adversaire stratégique, les Etats-Unis, et d'affirmer son 'soft power' au moment où sa brutalité vis-à-vis des droits de l'homme et de ses voisins en mer de Chine orientale a terni son image sur la scène internationale. Faire oublier la crise du Covid-19 en se posant en faiseur de paix, alors même que la Chine scrute évidemment la façon dont les Etats-Unis et l'OTAN gèrent la crise ukrainienne, avec Taïwan en ligne de mire, mettrait Pékin au centre du jeu. Avec un atout, le fait qu'elle n'est pas partie prenante du conflit.»

La Stampa (IT) /

Que Merkel assure la médiation

Le dernier espoir de paix pour l'Europe a un nom : Angela Merkel. C'est du moins ce que pense le spécialiste de géopolitique Lucio Caracciolo dans La Stampa :

«Si l'ex-chancelière interrompait un repos bien mérité et se rendait à Moscou et Kiev pour négocier les conditions d'un cessez-le-feu immédiat, en vue d'un accord durable sur le statut de l'Ukraine, elle entrerait dans l'histoire comme la pacificatrice de l'Europe à l'heure où celle-ci est en grand danger. Avant que les Russes ne privent les Ukrainiens de leur accès à la mer Noire, comme ils tentent de le faire en marchant sur Odessa. Et avant que d'autres pays ne soient entraînés dans ce conflit, que ce soit de manière intentionnelle ou fortuite.»