L'euro à son plus bas niveau face au dollar

L'euro a chuté cette semaine sous le niveau de la parité avec le dollar. Mardi, sa valeur était de 0,9909 dollar, soit un nouveau plus bas historique depuis 2002. Une tendance qui alimente les craintes d'une récession. Les chroniqueurs s'interrogent sur les causes et les conséquences de ce dévissage.

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La Repubblica (IT) /

Des craintes justifiées

L'Europe pâtit davantage de la crise, constate La Repubblica :

«Les craintes d'une récession, exacerbées par l'envolée du prix du gaz, se doublent d'une inflation qui ne donne aucun signe de ralentissement - en Europe du moins. Ces craintes existent des deux côtés de l'Atlantique, mais elles sont moins marquées aux Etats-Unis. Ce qui explique pourquoi l'euro, depuis un certain temps déjà, paye le prix fort. ... Le raisonnement du marché est simple : la hausse du prix du gaz affecte plus durement l'Europe que l'Amérique, de même que les effets de la guerre en Ukraine se font davantage ressentir de ce côté-ci de l'Atlantique, et mettent notamment à rude épreuve la résilience de l'Allemagne, qui fut un temps la locomotive de la zone euro.»

La Vanguardia (ES) /

Privilégier la concertation

La Vanguardia appelle la Réserve fédérale américaine (Fed) et la BCE à se concerter :

«La détermination de la Fed à continuer de muscler sa politique monétaire n'a fait qu'accélérer la spirale descendante de la monnaie unique européenne. ... Le risque en Europe, c'est qu'un relèvement marqué des taux d'intérêt endigue l'inflation, mais provoque aussi une crise de la dette publique dans les pays surendettés. ... Le découplement entre les politiques monétaires de l'Europe et des Etats-Unis n'a jamais été une bonne chose. ... Les deux banques centrales seraient bien avisées de coordonner leurs actions. ... La BCE devra prendre des décisions difficiles.»

Iswestija (RU) /

Les problèmes économiques de l'UE ne sont pas en cause

Ce n'est pas l'euro qui est faible, c'est le dollar qui est fort, assure pour sa part le courtier Viktor Chtcheglov dans Izvestia :

«Les problèmes économiques de la zone euro ne sont pas le facteur principal de la chute du cours de l'euro par rapport au dollar ; ce qui est plus significatif, c'est le renforcement du dollar. Tout le monde souffre malheureusement d'un euro faible, car l'un des principaux consommateurs s'appauvrit. Cela affecte aussi les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Dans le même temps, un dollar fort a pour effet que de nombreux groupes américains doivent escompter un recul de leurs recettes, en raison de l'appréciation de leur devise, et une baisse de la demande.»