Accord entre la Serbie et le Kosovo

Suite à la médiation assurée par l'UE, la Serbie et le Kosovo se sont en partie entendus sur les documents exigés à leur frontière commune : dorénavant, les citoyens kosovars pourront se rendre en Serbie avec leurs pièces d'identité, tandis que le Kosovo continuera d'accepter les documents serbes. Aucun accord n'a toutefois été trouvé sur les plaques d'immatriculation. Pour la presse, le potentiel de conflit subsiste.

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Telegram.hr (HR) /

Vučić a cédé - même si personne n'en parle

Ce compromis signifie de facto la reconnaissance du Kosovo par la Serbie, estime Telegram :

«Si l'on devait résumer en une phrase ce que Vučić a fait en une journée, on dirait à peu près ça : il a reconnu de facto le Kosovo, avant d'interdire l'Europride et de nommer [pour la troisième fois de suite] Ana Brnabić au poste de Première ministre. Et voilà que tout le monde ne parle que de l'interdiction, certes importante, et personne ne parle de l'accord entre Belgrade et Pristina. ... La Serbie a reconnu des documents de l'Etat kosovar, c'est-à-dire le caractère étatique du Kosovo, mais personne ne veut et ne peut en parler de la sorte. Même la majeure partie de l'opposition ne le fait pas, car ses vues ne divergent pas fondamentalement de celle de Vučić sur la question du Kosovo.»

Danas (RS) /

La reconnaissance du Kosovo importe peu

Le véritable problème, c'est Aleksandar Vučić, critique Danas :

«Il ne sert à rien de se demander si Vučić a reconnu ou non le Kosovo. ... L'indépendance du Kosovo ne dépend pas de sa reconnaissance, qualifée de trahison par les partis d'extrême droite. La seule chose qui dépende de Vučić, c'est la façon dont seront informés les citoyens de Serbie : la réalité leur sera communiquée en fonction de ses intérêts personnels et non de l'intérêt général. Il ne s'agit donc pas ici des négociations de Vučić avec la partie kosovare, mais de la façon dont il peut induire les citoyens serbes en erreur, afin de rester au pouvoir et de renforcer sa position.»

El Periódico de España (ES) /

La Nouvelle Droite dans les starting-blocks

El Periódico de España met en garde contre l'influence de la Russie en Serbie :

«Vladimir Đukanović, député du Parti progressiste serbe au pouvoir, a justifié la brutalité russe contre l'Ukraine et appelle son pays à s'inspirer du conflit. Il a récemment déclaré que 'la Serbie pourrait être contrainte de participer à la "dénazification" des Balkans'. ... Đukanović s'approprie le discours russe selon lequel l'ensemble de l'Europe subirait les affres d'une dégénérescence autodestructrice. ... La 'bataille culturelle' entreprise par la Nouvelle Droite a une incidence dans les pays du groupe de Visegrád et dans d'autres Etats européens comme la Bosnie, que Moscou a exhortée à ne pas rejoindre l'OTAN, sous peine de conséquences funestes.»