Crise du logement : le plan radical du Portugal

Le gouvernement portugais a présenté un vaste train de mesures pour remédier à la crise du logement dans le pays. Il prévoit notamment l'établissement de quotas pour les locations touristiques saisonnières, et des amendes lorsque les logements vacants ne sont pas loués. Si les commentateurs néolibéraux et conservateurs fustigent une forme de dirigisme étatique, les éditorialistes se montrent pour leur part plus nuancés.

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Expresso (PT) /

Réfréner les locations saisonnières

Expresso y voit des mesures louables pour certaines et problématiques pour d'autres :

«Il n'est pas facile d'appréhender ce projet d'un point de vue idéologique. Il comporte aussi bien une mesure extrême et potentiellement anticonstitutionnelle - l'obligation de mettre les logements vacants à la location - qu'une approche libérale concernant l'utilisation des terrains en vue de créer de nouveaux logements. ... Les mesures relatives à l'habitat touristique sont complexes, mais il est évident que la libéralisation a entraîné des dérives dramatiques, et que de nombreuses villes européennes ont recours à des mesures identiques pour ramener les logements loués aux touristes sur le marché locatif. ... Indépendamment des critiques qu'elles suscitent, ces mesures semblent s'avérer inévitables.»

Público (PT) /

Qui pour en assurer la mise en œuvre ?

La critique idéologique qui est faite du programme gouvernemental détourne l'attention des véritables difficultés, estime Público :

«Fustiger le projet gouvernemental en brandissant l'épouvantail communiste est susceptible d'effrayer les enfants, mais il s'agit surtout d'un dérivatif. Le plus important, c'est de se demander si l'Etat est tout bonnement en mesure de mettre en œuvre ce qu'il s'est engagé à faire : évaluer, surveiller, louer, sous-louer, encaisser et payer, en plus d'une interminable liste de tâches supplémentaires. Aucune administration publique ne pourrait s'en charger. On peut redouter par ailleurs qu'il faille pour cela employer toute une flopée de nouveaux bureaucrates. Il faut souligner que le projet risque d'échouer par manque de moyens, ou bien d'entraîner des coûts durables.»