Finlande : un ministre visé par un vote de défiance

En raison d'anciens contacts avec des personnalités de l'ultra-droite et des "blagues" nazies, le ministre de l'Economie, Vilhelm Junnila, de la formation d'extrême droite Les Finlandais, a été la cible d'un vote de défiance, mercredi. Un vote remporté de justesse, bien que l'un des partenaires de coalition du gouvernement tout juste formé, le Parti populaire suédois de Finlande, ait refusé son soutien. Pour la presse finlandaise, la situation est intenable.

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Helsingin Sanomat (FI) /

Contraire aux valeurs européennes

Helsingin Sanomat fait part de son étonnement :

«Pour assurer la cohésion du gouvernement, les propos de Vilhelm Junnila ont été qualifiés de plaisanterie, mais en dehors de la Finlande, les avis divergent. Junnila est ministre de l'Economie et son parcours controversé est fustigé par l'Allemagne et Israël, mais aussi par d'autres partenaires commerciaux importants. La condamnation de l'Holocauste et des nazis est au cœur des valeurs européennes. Il est étonnant qu'en Finlande, il soit toujours possible de trouver un soutien politique et de faire carrière tout en se référant aux nazis et en banalisant l'Holocauste.»

Ilta-Sanomat (FI) /

Le chef du gouvernement a échoué

Le Premier ministre Petteri Orpo aurait dû limoger le ministre, estime Ilta-Sanomat :

«Quand il était le chef de l'opposition, Petteri Orpo reprochait sans cesse au précédent gouvernement de Sanna Marinun manque de leadership, parfois à juste titre. Avec ses louvoiements pendant le scandale autour de Vilhelm Junnila, Orpo n'a lui non plus pas démontré de leadership. … Le Premier ministre peut être sûr qu'il devra continuer à justifier le maintien de Junnila au poste de ministre, aussi bien en Finlande qu'à l'international. La situation est intenable : un ministre censé promouvoir des exportations de produits finlandais et qui doit s'expliquer partout dans le monde sur ses liens avec l'extrême droite. Orpo aurait dû intervenir et remplacer le ministre - tout en prenant le risque que le scandale autour de Junnila sonne le glas du gouvernement.»