(© picture alliance / NurPhoto / Ying Tang)

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  15 Débats

Un projet de loi sur la libéralisation du droit à l'avortement - promesse de campagne centrale du Premier ministre Donald Tusk - a été rejeté au Parlement : 215 voix pour, 218 contre, 2 abstentions et 23 absents. La coalition gouvernementale, qui rassemble libéraux, modérés, conservateurs et progressistes, est divisée. Mardi, le mouvement de la "Grève des femmes" a exprimé sa colère lors d'une manifestation devant le Sejm.

La Cour suprême des Etats-Unis a ouvert la voie vendredi à l'interdiction de l'avortement. La Cour vient de révoquer un arrêt de 1973, valable dans tout le pays, qui accordait aux femmes le droit de décider elles-mêmes d'interrompre ou de poursuivre une grossesse. Plusieurs Etats fédéraux ont déjà réagi en durcissant leur législation sur l'IVG. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour contester la décision. Quels impacts cette suppression a-t-elle sur les droits humains ?

Le droit à l'avortement a été inscrit dans la Constitution française. Après un vote la semaine dernière, les deux chambres du Parlement réunies en congrès ont validé l'initiative avec 780 voix pour et 72 contre - une majorité des trois tiers était nécessaire. Le Premier ministre, Gabriel Attal, a évoqué l'issue heureuse d'un long combat. La grande majorité des Français sont favorables au droit à l'IVG, tandis que l'Eglise catholique y est opposée.

Après l'Assemblée nationale, le Sénat a à son tour adopté à une large majorité jeudi l'inscription dans la Constitution du droit à l'IVG. La majorité des trois cinquièmes nécessaire pour entériner le vote lors d'une réunion du Parlement en Congrès, le 4 mars, est considéré comme une formalité. Cette initiative vise à rendre irréversible le droit des femmes à recourir à l'IVG. La presse n'est pas unanime quant au bien fondé et à la portée de la mesure.

Aux Etats-Unis, le Kansas choisit le droit à l'avortement : lors d'un référendum, près de 60 pour cent des électeurs ont voté en faveur du maintien de l'IVG dans la Constitution de l'Etat. La Cour suprême avait cassé en juin un jugement de 1973 qui consacrait le droit à l'avortement au niveau fédéral. Les chroniqueurs s'interrogent sur la portée de ce scrutin.

En Hongrie, l'IVG est désormais soumise à une nouvelle condition : pour pouvoir solliciter une IVG, les femmes enceintes doivent préalablement prendre un rendez-vous chez le gynécologue à seule fin d'écouter les battements de cœur de l'embryon, et ce pour "qu'elles prennent pleinement conscience de la présence des fonctions vitales de l'embryon". Réactions très contrastées dans la presse magyare.

Plusieurs jours d'affilée, les gens ont manifesté par milliers en Pologne contre un durcissement du droit à l'IVG et contre le gouvernement. Une décision de la Cour Suprême remontant à octobre 2020 avait été publiée au journal officiel mercredi. Elle prévoit que l'avortement ne sera dorénavant possible que dans les cas où la santé de la femme est en danger ou en cas de viol.

Chaque année en Estonie, les groupes parlementaires ont le droit de consacrer six millions d'euros à des investissements régionaux, dont ils sont libres de choisir les bénéficiaires. Les partis encouragent généralement des projets qui leur tiennent particulièrement à cœur. Cette année, les trois partis au pouvoir entendent verser 171 000 euros à une nouvelle association anti-IVG, ce qui provoque un tollé dans l'Etat balte.

En Pologne, la mobilisation contre le durcissement de la loi sur l'IVG ne faiblit pas. Vendredi, environ 100 000 personnes se sont rassemblées à Varsovie, paralysant la circulation dans la capitale. En cause, une décision de la Cour constitutionnelle polonaise frappant d'illégalité les interruptions de grossesse motivées par une grave malformation du fœtus, durcissant un peu plus l'une des législations les plus strictes d'Europe en matière d'IVG.

L'Italie a révisé sa législation sur l'avortement pharmacologique. Le ministre de la Santé, Roberto Speranza, a indiqué samedi que la prescription de la pilule RU486 serait dorénavant autorisée jusqu'à la neuvième semaine de grossesse, sans hospitalisation de plusieurs jours. Il a évoqué une "avancée importante", conforme aux lois existantes. Critique virulente des représentants d'associations catholiques.

Le vote du Parlement portant sur une dépénalisation de l'avortement en Belgique a été reporté jeudi pour la deuxième fois. Le projet de loi rendrait possible des IVG au-delà du troisième mois de grossesse. Certains éditorialistes considèrent qu'une telle décision devrait plutôt être prise sous un gouvernement stable, alors que d'autres jugent antidémocratique la tactique de retardement.

L'autorité suédoise pour la collaboration internationale de développement, la Sida, a annoncé ne plus vouloir financer les organismes qui suivraient les directives anti-IVG de l'administration Trump. Est-ce une bonne décision pour garantir l'efficacité de l'aide au développement, ou la Sida est-elle trop à cheval sur les principes ?

Le gouvernement irlandais a annoncé la tenue au printemps d'un référendum sur la légalisation de l'IVG. L'interdiction de l'avortement actuellement en vigueur en Irlande compte parmi les plus strictes de l'UE, malgré de premières concessions en 2014. Si les avis sur la question ont évolué dans l'opinion irlandaise, les journalistes maltais relaient pour leur part des positions plus conservatrices.

Des militantes polonaises appellent toutes les femmes du pays à se mettre en grève le 3 octobre pour protester contre un projet d'interdiction de l'IVG. Vendredi, le parlement a confirmé un projet de loi prévoyant une peine de prison pour des femmes ayant avorté. Ce durcissement de la loi est le résultat d'une initiative populaire. Cette annonce a déclenché un tollé en Pologne, relayé par les quotidiens nationaux.