Giorgia Meloni victime d'un canular russe

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a été piégée par un canular téléphonique russe. Ses deux interlocuteurs se sont fait passer pour des membres de la Commission de l'Union africaine (UA). Dans la conversation, Meloni a notamment évoqué "une grande lassitude ... de tous les côtés" vis-à-vis de la guerre en Ukraine. Derrière ce canular, les humoristes russes Vovan et Lexus. La presse du pays fulmine.

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La Repubblica (IT) /

Une perte de crédibilité considérable

Cette histoire est tout sauf amusante, juge La Repubblica :

«Cette affaire est malheureusement très sérieuse. Car elle en dit long sur la personnalité et la position de Giorgia Meloni, et elle donne une image désastreuse de ceux, dans son entourage, qui sont censés la protéger d'attaques malveillantes. ... A partir de demain, quel chef d'Etat ou de gouvernement étranger sera-t-il donc disposé à partager des informations ou des considérations de tout type avec Giorgia Meloni, en sachant que notre Première ministre et son staff sont capables de prouesses comme celle-ci ? Pour tout politique, une pareille déconvenue déclenche - ou du moins devrait déclencher - le signal d'alarme.»

La Stampa (IT) /

De quelle lassitude parle-t-elle ?

La Stampa fustige le contenu de la conversation :

«Existe-t-il vraiment une 'lassitude' susceptible d'aboutir à une 'issue' ? ... Si par 'lassitude', on entend l'indisposition croissante des pays occidentaux à soutenir politiquement, économiquement et militairement l'Ukraine, et si cette 'lassitude' peut déboucher sur une 'issue', il faut se demander dès lors pourquoi nous avons soutenu Kyiv jusque-là. Il serait paradoxal, pour ne pas dire immoral, que l'envoi d'armes occidentales à l'Ukraine n'ait pas été décidé par la conviction que la paix en Europe passe par une Ukraine libre, mais découle d'autres considérations politiques. Pour confirmer notamment l'orientation pro-occidentale d'un gouvernement italien sur lequel, dans les premiers mois de mandature, étaient braqués les regards sceptiques de Washington et des chancelleries européennes.»