Accord Suisse/UE : reprise des négociations

L'Union européenne et la Suisse veulent remettre sur la table un accord bilatéral. Berne a officialisé l'ouverture des négociations vendredi, le Conseil européen a donné son feu vert mardi. Les pourparlers devraient commencer courant mars. La Suisse avait quitté la table des négociations en vue d'un accord-cadre en 2021. La presse helvétique n'acclame pas unanimement cette tentative de nouveau départ.

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SonntagsZeitung (CH) /

Un suicide pour les relations avec l'Europe

Pour Sonntagszeitung, la Suisse ne pourrait s'y prendre plus mal :

«Cela commence par une erreur de débutant : le mandat qui doit servir de base de négociations à Bruxelles est déjà en accès libre sur Internet. Le partenaire de négociation a donc toute latitude pour en consulter les détails. ... La décision d'ouvrir les négociations avec l'UE sans le soutien ni des syndicats, ni de l'UDC [formation populiste de droite eurosceptique] ni du centre est un suicide pour la politique européenne. Ignazio Cassis [ministre suisse des Affaires étrangères] ne sait pas l'art de forger les alliances, cela crève les yeux. ... Sous ces prémices, une votation encaissera un échec à coup sûr. On se demande donc pourquoi Cassis se donne tant de mal. Et à plus forte raison, pourquoi le Conseil fédéral a donné son feu vert à ce commando-suicide.»

Neue Zürcher Zeitung (CH) /

Ne rien faire n'est pas la solution

Neue Zürcher Zeitung approuve au contraire la volonté de définir de nouveaux accords :

«Ils contribueraient à stabiliser les relations de la Suisse avec ses voisins. ... Une relation étroite avec l'UE, sans être étouffante, reste l'option la plus prometteuse. Un accord de libre-échange sur le modèle britannique n'est pas viable pour un pays dont 16 cantons sont limitrophes avec l'UE. Mais c'est un pari risqué que de laisser les choses en l'état. Le statu quo est remis en cause dans le pays et dans l'UE. L'UDC envisage de nouvelles initiatives visant à distendre encore plus les relations bilatérales actuelles. L'UE, de son côté, mène une politique d'érosion, un travail de sape des fondations juridiques d'une coopération. La combinaison de ces deux forces fait augmenter le risque d'échec.»