Australie : le Labour remporte les législatives

En Australie, le Parti travailliste sort clairement vainqueur des élections législatives. Le Premier ministre sortant, Anthony Albanese, reste ainsi aux affaires, et peut s'appuyer sur une majorité absolue de plus de 80 députés. La coalition conservatrice – libéraux et nationaux – a obtenu tout juste une quarantaine de députés. Les commentateurs proposent un éclairage des facteurs qui ont pesé sur ce scrutin, et pointent la part imputable à l''effet Trump'.

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Népszava (HU) /

L'effet Trump se ressent clairement

Le résultat des élections est étroitement lié à l'action erratique du président des Etats-Unis, croit savoir Népszava :

«En raison de la politique de Trump, c'est le parti qui avait pris position contre lui – le Labor – qui l'a emporté ce week-end en Australie, à l'instar du Parti libéral au Canada. ... Début mai encore, les sondages donnaient les conservateurs vainqueurs, mais pour les mêmes motifs qu'au Canada, le Labor a obtenu une victoire écrasante. Les forces politiques modérées rejettent de plus en plus la politique extérieure de Trump, basée sur des menaces et des intimidations. L'effet Trump se ressent déjà partout dans le monde, mais ce n'est pas exactement celui que le président américain s'imaginait.»

Le Soir (BE) /

L'épouvantail ne dissuade pas tout le monde

Il ne faut pas se réjouir trop tôt, rappelle Le Soir :

«Dans les deux pays, les conservateurs ont été victimes de 'l'effet Trump'. ... Mais qu'on ne s'y trompe pas. Les idées trumpiennes ont le vent en poupe. .... En Allemagne, l'AfD [est] en croissance constante ces dernières années. ... Ailleurs en Europe, le dirigeant hongrois Viktor Orban se sent pousser des ailes, interdisant les défilés LGBTQIA+. Au Royaume-Uni, Nigel Farage a fait un retour gagnant dans les urnes pas plus tard que la semaine dernière. Alors si les opposants à Trump peuvent se réjouir de quelques résultats électoraux, ils seraient bien inspirés de ne pas compter sur l'effet épouvantail pour sauver les démocraties.»

taz, die tageszeitung (DE) /

Se chercher de nouveaux amis ?

Selon taz, l'Autralie est à la croisée des chemins :

«L'amitié avec les Etats-Unis d'Amérique, socle de la sécurité de la nation depuis des décennies, est plus qu'ébranlé. Il s'est effondré. ... Pour le nouvel ancien gouvernement dirigé par le Premier ministre travailliste Anthony Albanese, la question qui se pose est la suivante : faut-il que l'Australie attende quelques années que Trump soit de l'histoire ancienne, ou le pays ferait-il mieux de se chercher d'autres amis ? ... Même si une coopération militaire avec la Chine – depuis longtemps réputée être un agresseur potentiel – n'est pas envisageable : un rapprochement de Canberra avec Pékin serait sûrement le genre de politique pragmatique bien avisée que l'électorat australien appelle de ses vœux.»