Espagne : une ville attente à la liberté de religion des musulmans

La municipalité de Jumilla, en Murcie, dans le sud-est de l'Espagne, a interdit aux musulmans d'utiliser les espaces publics pour célébrer leurs fêtes religieuses. La décision, prise par les politiques locaux des partis de droite PP et d'extrême droite Vox, viole ouvertement la Constitution espagnole. La Conférence épiscopale espagnole l'a elle aussi fustigée.

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El País (ES) /

Aujourd'hui la religion, demain la couleur de peau ?

El País appelle à faire barrage immédiatement à ce type de mesures politiques :

«Le PP cherche à entraver la liberté de culte et de religion, un droit fondamental protégé par la Constitution. Le discours anti-migrants toujours plus radical de Vox se transpose ainsi dans les institutions. ... Le cas de Jumilla montre clairement que le PP est en train de reprendre à son compte, sans aucun complexe, les thèses de l'extrême droite sur l'immigration. ... Des mesures comme celles-ci peuvent provoquer un dangereux effet d'émulation, et il convient donc de les bloquer. ... Aujourd'hui, il est question de votre religion ; demain, il s'agira de votre couleur de peau, de vos idées politiques, ou des préjugés que les institutions ont sur vous.»

ABC (ES) /

Un sujet politique de premier plan

ABC se réjouit que la Conférence épiscopale espagnole défende la liberté de religion :

«Les évêques mettent en avant la Constitution, pas seulement pour protéger le rite islamique, mais aussi et surtout pour rappeler que la liberté de culte 'doit s'étendre à tout type de manifestation qui a lieu dans l'espace public'. ... Aucun membre de l'actuel gouvernement [d'ordinaire critique de l'Eglise] n'a accusé la Conférence épiscopale de s'immiscer dans une controverse qui dépasse le cadre de la religion, et qui gagne aussi le terrain de la xénophobie - une question politique de premier plan.»