L'UE inflige une amende à X, Musk fulmine
En raison d'un manque de transparence sur les publicités et les comptes utilisateurs, la Commission européenne a infligé une amende de 120 millions d'euros à la plateforme X. Elon Musk, propriétaire de X, a réagi en demandant la dissolution de l'Union européenne : "L'UE devrait être abolie et la souveraineté rendue aux différents pays", a-t-il écrit samedi sur X.
Bruxelles va devoir faire front
Les prochains mois vont être particulièrement corsés pour l'UE, fait valoir Le Temps :
«D'autres attaques de ce type vont forcément suivre, d'autant que Bruxelles va poursuivre la mise en application de plusieurs règlements, dont celui sur les services numériques (DSA). Et X sera toujours dans le viseur. Ces critiques seront aussi sans doute relayées par des partis populistes européens qui sauteront sur l'occasion. Tous ces critiques s'offusqueront, comme J. D. Vance, de la mise en danger de la liberté d'expression, alors qu'il s'agit sur le fond de règlements visant à davantage de transparence et à lutter contre la désinformation. Il faudra aussi voir si Washington va utiliser le prétexte de cette amende, et de celles à venir, pour relancer son affrontement commercial avec l'UE. Du côté de Bruxelles, il va falloir être très solide...»
Un dispositif encore en phase de test
Die Zeit explique pourquoi la sanction est si légère :
«La procédure constitue un galop d'essai important pour la Commission européenne. Elle doit être juridiquement irréprochable. Si X voulait contester la sanction infligée, l'affaire finirait probablement devant la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE). La Commission européenne perdrait la face en cas de défaite. C'est pour cette raison que l'enquête a pris autant de temps, et c'est également pourquoi elle se concentre sur certains faits étayés, comme les violations de la transparence, tout en laissant probablement délibérément de côté d'autres aspects pour l'instant.»
Musk n'a pas totalement tort
Selon Die Welt, Bruxelles muselle depuis longtemps la liberté d'expression :
«En effet, le Digital Services Act, censé lutter contre la 'désinformation', les 'discours de haine' et les 'fake news', a ouvert la voie à une censure silencieuse, à travers laquelle les autorités gouvernementales et organismes semi-étatiques choisissent arbitrairement entre vérité et mensonge. Les conséquences peuvent être très fâcheuses comme à l'époque du COVID-19, lorsque l'Etat avait fait taire certains débats sur Facebook et Twitter. … Au lieu s'indigner tous azimuts parce que le furieux agitateur qu'est Musk a appelé à 'abolir' l'UE, l'Europe ferait mieux de se pencher sur la bonne dose de vérité que contiennent ses critiques de l'Union européenne.»