La liberté d'expression dévoyée
Le film diffuse de la propagande terroriste et ne doit en aucun cas être montré à l’écran, estime le quotidien conservateur Le Figaro :
«Précisément, les propos et les images de ces détraqués, on ne les écoute et montre que trop! Et on connaît déjà leur effet sur les candidats au djihad. Il est révoltant de constater que France Télévisions ait coproduit Salafistes, donc financé l'innommable avec l'argent public. Quant au gouvernement, il serait bien inspiré d'en interdire l'accès aux salles de cinéma, car la liberté d'expression n'autorise pas les appels aux meurtres et à la terreur.»
Proscrire l'interdiction
Il serait idiot d’interdire un film illustrant aussi bien la cruauté des terroristes, estime l’écrivain et cinéaste Claude Lanzmann dans le quotidien de centre-gauche Le Monde :
«J’apprends avec consternation qu’une inqualifiable conjuration se trame pour interdire la sortie en salles de Salafistes, film de François Margolin et Lemine Ould Salem, véritable chef-d’œuvre éclairant comme jamais aucun livre, aucun 'spécialiste' de l’Islam ne l’a fait, la vie quotidienne sous la 'charia', à Tombouctou, en Mauritanie, au Mali, en Tunisie, en Irak. On comprend, à voir et écouter les protagonistes du film propager leur idéologie sans faille, verrouillée à triple tour, que tout espoir d’un changement, d’une amélioration, d’une entente avec eux est illusoire et vain. … Sourd, aveugle et têtu, ce préposé du ministère de l’Intérieur range Salafistes dans la catégorie 'apologie du terrorisme'. La bêtise est partout.»