Le Movimento Cinque Stelle en échec à Rome ?

La nouvelle maire de Rome Virginia Raggi est déjà en difficulté : des fidèles au sein du conseil municipal et les responsables des transports et de la collecte des ordures ont démissionné jeudi. Raggi, qui avait été élue en juin dernier pour le compte du Movimento Cinque Stelle, se retrouve prisonnière des exigences d'un parti contestataire aujourd'hui confronté à l'exercice du pouvoir.

Ouvrir/fermer tous les articles
Il Fatto Quotidiano (IT) /

Les épaules fragiles de Virginia Raggi

Les cadres du parti ont abandonné Virginia Raggi à elle-même, peste le journal de gauche Il Fatto Quotidiano :

«Le mouvement souffre des conséquences de sa fragilité politique, qui se reflète dans la frêle silhouette de la maire. Il lui est demandé d'absorber et de rééquilibrer des pressions internes souvent excessives et contradictoires : d'un côté celles des fidèles, des compagnons de route, de militants peut-être passionnés mais inexpérimentés, de l'autre celles des cadres nationaux du parti. ... Actuellement, le silence assourdissant [des cadres du M5S] Luigi Di Maio et Alessandro Di Battista suggère que le conseil municipal se trouve dans une situation aussi embarrassante que dangereuse. Cette crise a un coût énorme aujourd'hui et son issue est incertaine. Elle pèse lourd sur les épaules déjà fragiles de Virginia Raggi.»

La Repubblica (IT) /

Rebellion et pouvoir sont incompatibles

Le parti Movimento Cinque Stelle a perdu de son aura à Rome, selon La Repubblica :

«Qu'est-il advenu de la spécificité du M5S ? Que subsiste-t-il de l'innocence et de la pureté du mouvement ? Où se trouve donc aujourd'hui ce 'non-parti', avec ses 'non-statuts', qui vient d'en bas, grandit depuis la base, puis révolutionne la politique et refonde la démocratie, grâce à ses sacro-saints principes fondateurs (tous les membres sont égaux, il n'y a pas de leader) ? Le mouvement est pris dans les remous de l'incapacité et de l'arrogance. ... C'est une bonne chose de se rebeller contre les élites. Et le parti, avec ses près de neuf millions d'électeurs aux législatives de 2013, a su incarner cette instance légitime de la rébellion démocratique. Mais l'exercice du pouvoir, c'est une autre paire de manches.»