Nouvelles négociations sur la Syrie : l'espoir en berne

Les parties au conflit syrien participent à de nouvelles négociations depuis jeudi à Genève pour tenter de mettre fin à la guerre. L’émissaire spécial de l’ONU, Staffan de Mistura, a mené des discussions séparées avec les délégations du régime d’Assad et de l’opposition. L’avenir du dirigeant Bachar Al-Assad reste le principal point de discorde. Les commentateurs se montrent peu optimistes et appellent Moscou à faire usage de son pouvoir diplomatique.

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Tages-Anzeiger (CH) /

Les requêtes polies ne suffiront pas à faire plier Assad

Le président russe Vladimir Poutine perdra toute crédibilité s'il n'utilise pas son pouvoir pour favoriser une solution diplomatique en Syrie, souligne Tages-Anzeiger :

«Comme elle ne cesse de l'affirmer, la Russie a intérêt à mettre fin à la guerre par le biais d’une solution politique et de l’ONU, et générer un espoir de paix - surtout si, comme le veut Moscou, les Etats du Golfe et les Européens doivent contribuer à la reconstruction du pays. Or il ne suffira pas de lancer des appels amicaux au président Assad, en lui intimant gentiment de maintenir au sol son armée de l’air pendant les négociations de paix de Genève. Le régime, avec l’appui de l’Iran et des milices de mercenaires chiites, veut suivre une autre voie, et, après Alep, annihiler les rebelles modérés autour de Damas également. La Russie peut maintenant mettre son pouvoir à profit en Syrie, ou bien envisager de perdre définitivement sa crédibilité.»

Milliyet (TR) /

Il n'y a même pas de négociations directes

Même après six années de guerre en Syrie, on ne discerne aucun signe de lassitude ou de disposition au compromis parmi les belligérants, déplore Milliyet :

«A 'Genève 4', rien n’indique que les parties au conflit aient assoupli ou révisé leurs positions. Du point de vue de la procédure comme de celui des contenus, un fossé les sépare. Même le modus operandi des négociations constitue un point litigieux. L’opposition veut des discussions directes ; le régime s’y oppose et rechigne à dialoguer avec des opposants qu'il considère encore comme des terroristes. Lors de négociations préliminaires, les représentants des différentes factions se trouvaient dans différentes pièces et l’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, assurait la médiation, en passant d'une pièce à l'autre. La première mission de ces diplomates expérimentés consiste désormais à organiser ce genre de choses. … Les observateurs sont donc peu nombreux à attendre quoi que ce soit de cette conférence.»