BCE : vers un nouveau cap monétaire ?

Le président de la BCE, Mario Draghi, a indiqué qu'après des années d'assouplissement quantitatif, la BCE ne prévoyait pas de nouvelles baisses des taux. Le taux directeur restera néanmoins inchangé, à zéro pour cent, dans un premier temps. Si certains commentateurs critiquent l'inaction de Francfort, d'autres comprennent sa circonspection.

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Der Standard (AT) /

La BCE joue aux pompiers en l'absence d'incendie

En renonçant à augmenter son taux directeur, la BCE montre qu'elle a peur de prendre les décisions qui s'imposent, critique Der Standard :

«A ce stade, il aurait fallu signaler que la zone euro entrevoit la fin d'une crise qui dure depuis plusieurs années. ... On se rappelle Mario Draghi à l'été 2012, au pire de la crise, retroussant ses manches et affirmant vouloir faire 'whatever it takes' pour sauver l'euro. Il en est sorti vainqueur. Mais lorsqu'il s'agit de normaliser petit à petit la politique monétaire, Draghi et les membres du Conseil paraissent hésiter, voire hésiter à prendre des décisions. On a l'impression de voir des pompiers s'activer alors que l'édifice incendié est déjà en cours de reconstruction.»

Les Echos (FR) /

La prudence de Draghi est compréhensible

Les Echos nomme deux raisons au maintien de la politique monétaire expansionniste de la BCE :

«La première, c'est l'inflation. ... La croissance est de retour, pas vraiment la progression des prix, lorsqu'on la corrige des effets volatils (pétrole, prix alimentaires...). Il est naturel que la BCE soit préoccupée par cette atonie, sa mission première est de stabiliser l'inflation autour de deux pour cent. La deuxième, même si Mario Draghi ne peut l'avouer, c'est le calendrier électoral chargé en Europe. Le scénario du pire a été écarté en France. Mais les législatives n'ont pas encore rendu leur verdict. Du résultat dépendra la capacité de Macron à réformer. Et il y a deux autres rendez-vous majeurs à l'automne, en Allemagne et en Italie. La couleur de leurs deux gouvernements (ou de leurs coalitions) déterminera l'avenir politique de la zone euro.»