Quelles perspectives pour l'AfD ?

Quatre ans après sa fondation, l'AfD est sur le point d'entrer au Parlement allemand. Les sondages créditent le parti d'un score oscillant entre neuf et onze pour cent des suffrages. Les commentateurs sondent les motivations des électeurs désireux de voter pour cette formation populiste, qui défend des valeurs national-conservatrices.

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Deutsche Welle (RO) /

Merkel co-responsable du succès de l'extrême droite

Même si elle sera probablement réélue, Angela Merkel a une part de responsabilité dans l'essor de la formation populiste de droite AfD, lit-on sur le site de l'antenne roumaine de la radio Deutsche Welle :

«La conjoncture est bien trop bonne pour que les Allemands renoncent à Merkel et votent en masse pour l'AfD. La chancelière a dans son jeu un atout considérable : elle est au pouvoir depuis douze ans. Mais pour beaucoup de gens, ce bonus a plus de poids dans la balance que le fâcheux épisode qui a assombri l'année 2015 : l'ouverture soudaine des frontières allemandes et européennes et le flux incontrôlé de réfugiés qui en a résulté. … Les électeurs n'ignorent pas à qui est imputable la montée de l'AfD. Si les populistes se sont durablement assurés une place encore plus à droite que les chrétiens-démocrates sur l'échiquier politique, c'est parce que, pour la première fois de l'histoire d'après-guerre, un gouvernement conservateur s'est déporté vers la gauche.»

Daily Sabah (TR) /

Qui dominera l'opposition ?

L'opposition menée à droite par l'AfD et à gauche par Die Linke est appelée à devenir de plus en plus forte, selon Daily Sabah :

«Malheureusement, il se pourrait fort que l'AfD soit la véritable gagnante des élections du 24 septembre. Selon les estimations, ce parti aux slogans et à la rhétorique d'extrême droite recueillera entre neuf et douze pour cent des suffrages. Le seul parti qui puisse lui disputer la troisième place est Die Linke. Or il est peu probable que l'AfD et Die Linke aient une contribution à apporter à l'avenir de l'Allemagne. Ils formeront probablement l'opposition à une grande coalition et pourraient même améliorer leur score ces quatre prochaines années. Ce qui serait une catastrophe pour le SPD.»