Qu'attendre du procès de Salah Abdeslam ?
Le premier de plusieurs procès intentés contre Salah Abdeslam s'est ouvert lundi à Bruxelles. Il est accusé d'avoir participé aux attentats de Paris et Bruxelles en 2015. Dès le début de la procédure, l'accusé a refusé de s'exprimer. Les journalistes évoquent l'importance de tels procès dans la lutte contre le terrorisme.
Le triomphe de la justice
Même si les accusés gardent le silence en salle d'audience, le procès des suspects terroristes doit avoir lieu, souligne Le Figaro :
«Qu'ils ne veuillent pas rendre [de compte], c'est leur affaire. Mais ils ne doivent pas imposer leur logique tordue au système judiciaire. Si, d'une manière ou d'une autre, on renonçait à les juger, ils auraient remporté une victoire. … Le procès, ultime moment de civilisation, reste le meilleur rempart contre la tentation de la haine et du lynchage. Oui, il faut donc renvoyer les terroristes devant des cours d'assises, même avec la pleine conscience que ces procès n'apaiseront ni notre colère ni notre incompréhension.»
Un sentiment trompeur de sécurité
Si le procès d'Abdeslam est un succès de la lutte antiterroriste, les autorités ne doivent pas pour autant se reposer sur leurs lauriers, souligne De Standaard :
«Les menaces directes se faisant moins vives, nous avons la chance d'avoir plus de temps pour évaluer l'efficacité des programmes censés déceler et combattre les phénomènes de radicalisation. Pour voir comment rester vigilant vis-à-vis d'individus qui se détournent totalement de la société. Il faut que l'examen des causes structurelles de la radicalisation violente et de l'extrémisme se poursuive avec la même intensité. Des facteurs comme l'isolement social et la marginalisation, qui ont fait le terreau du djihadisme dans notre pays, doivent mobiliser notre attention. Ne nous laissons pas gagner par un sentiment trompeur de sécurité.»