Une alliance de Macron avec l'Espagne et le Portugal

Le président français Macron rend actuellement visite aux chefs de gouvernement espagnol et portugais. L'immigration, l'avenir de l'UE et la collaboration dans le secteur de l'énergie figurent en tête des thèmes au menu des discussions. Une alliance du sud de l'Europe peut-elle donner un nouveau souffle à l'UE ?

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El País (ES) /

Une nouvelle chance pour la solidarité européenne

El País espère voir émerger une nouvelle alliance de la gauche en Europe du sud-ouest :

«Au vu de l'hostilité croissante affichée à l'égard de l'Europe et de la faiblesse du gouvernement Merkel, Madrid et Lisbonne peuvent constituer des alliés pour l'européisme du président français. … Tant Macron que [le Premier ministre espagnol] Sánchez prônent la répartition solidaire des réfugiés pour atténuer l'europhobie et misent sur une politique européenne commune favorisant la construction identitaire. … La péninsule ibérique pourrait également aider à rétablir les valeurs européennes remises en question par les populistes et les partisans de l'extrême droite. Dans un contexte européen dominé par les majorités conservatrices, la gauche a l’opportunité de montrer l’importance que sa contribution à la paix, au progrès et à la solidarité au sein du bloc européen a pu avoir par le passé et celle qu'elle peut avoir à l'avenir.»

Atlantico (FR) /

La priorité : la maîtrise des finances

Sur le portail Atlantico, l'économiste Bruno Alomar estime que la marge de manœuvre du trio sud-européen est assez limitée :

«D'abord, il est illusoire de prétendre construire l'Europe contre la volonté des pays du Nord. La réalité, c'est que les pays du Nord, mieux gérés, ont plus de prise sur une UE dont on oublie souvent qu'elle est avant tout un ensemble économique, c'est à dire un marché. Ensuite, la France ne doit pas se tromper. Elle a fait l'Europe pour contenir l'Allemagne et pour se développer économiquement. Le piège - dans lequel sont tombés J. Chirac, N. Sarkozy, F. Hollande et E. Macron - c'est de croire que l'on pouvait en quelque sorte contourner les réalités économiques, c'est à dire le besoin de gérer ses finances et réformer son économie, par une sorte d'alliance de revers diplomatique. Une fois que les sommets diplomatiques sont finis, la réalité économique, elle, demeure.»