Les magistrats polonais en appellent à la CJUE

Les juges de la Cour suprême polonaise destitués par le gouvernement se sont tournés vers la Cour de justice de l'UE (CJUE). Ils continuent de refuser leur départ à la retraite anticipé, comme le prévoyait la réforme controversée de la justice polonaise adoptée par le gouvernement national-conservateur PiS. Un conflit à haut risque, selon les éditorialistes.

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Gazeta Wyborcza (PL) /

Le gouvernement jouera-t-il les jusqu’au-boutistes ?

Le gouvernement PiS devra bien réfléchir à la meilleure attitude à adopter en cas de rappel à l'ordre de la CJUE, met en garde le juriste et politologue Wojciech Sadurski dans Gazeta Wyborcza :

«Nous ne pouvons savoir aujourd'hui comment le gouvernement polonais réagira si la CJUE rejoint les doutes de la Cour suprême polonaise. Il pourrait respecter la promesse faite à de multiples reprises par le Premier ministre, Mateusz Morawiecki, à savoir se conformer aux verdicts de la CJUE. … Mais s'il s'opposait au principe de primauté du droit européen, il remettrait en cause l'une des règles de notre appartenance à l'UE. La Pologne deviendrait alors le vilain petit canard de l'UE, et notre sortie de l'Union prendrait un tour plutôt réaliste.»

Rzeczpospolita (PL) /

La suppression des dernières garanties

Le quotidien conservateur Rzeczpospolita se range du côté des juges :

«Le PiS s'efforce de démanteler le système judiciaire tel qu'il existe aujourd'hui - le dernier bastion qui restreint encore sa toute-puissance. L'opposition et les juges luttent pour maintenir dans notre système politique des garanties empêchant que la démocratie ne se transforme en autoritarisme plus ou moins dissimulé. Peut-être le PiS ne veut-il pas supprimer la démocratie, mais il fait tout pour avoir en main les instruments le lui permettant. Et cela constitue en soi un risque considérable.»