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  Litige budgétaire UE-Italie

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La Commission européenne et Rome ont trouvé une issue à la querelle qui les opposait depuis plusieurs semaines sur le projet budgétaire italien. Le pays a accepté de limiter son déficit à 2,04 pour cent du PIB. Si certains chroniqueurs louent les concessions de Bruxelles, d'autres craignent qu'elles ne sapent le pacte de stabilité européen.

Le gouvernement italien a soumis son projet de budget - non révisé - à la Commission européenne. Il y a trois semaines, celle-ci avait retoqué pour la première fois la proposition de budget d'un Etat membre et exigé des ajustements. L'Italie s'expose à une procédure pour infraction, en raison notamment d'une prévision de déficit de 2,4 pour cent du PIB. Va-t-on vers une escalade du conflit entre Rome et Bruxelles ?

Les fronts se durcissent sur la question du budget italien 2019. Pour la première fois de son histoire, l'UE a rejeté le budget prévisionnel d'un Etat membre et lui a donné trois semaines pour l'améliorer. Si ce cavalier seul de l'Italie fait grincer bien des dents, il a aussi des admirateurs en Europe.

Dans le litige budgétaire qui oppose Rome à l'UE, aucun compromis ne se profile. Avant même que l'UE n'ait pu prendre connaissance de la prise de position de Rome sur l'endettement massif envisagé, le gouvernement italien a fait savoir qu'il ne modifierait pas son projet. Les commentateurs font valoir que dans ce bras de fer, les atouts sont inégalement répartis.

Le gouvernement italien entend accroître le déficit budgétaire à 2,4 pour cent du PIB afin de renforcer l'Etat providence. Il prévoit notamment la création d'un "revenu de citoyenneté" pour les plus pauvres et l'abaissement de l'âge de départ à la retraite. Le déficit, selon Rome, devrait ensuite être revu à la baisse en 2020 et 2021. De l'avis des éditorialistes, l'UE aura du mal à relever le défi que lui pose l'Italie.

Le nouveau gouvernement italien doit transmettre d'ici jeudi son projet de budget à la Commission européenne. Le ministre des Finances, Giovanni Tria, sans étiquette, essaye de limiter le déficit à 1,8 pour cent du PIB, tandis que les partis de la coalition, Lega et Movimento 5 Stelle (M5S), tablent sur 2,4 pour cent, afin de mettre en œuvre leurs promesses de campagne. La presse italienne est sceptique.