Pourquoi l'opposition est impuissante face à Babiš

Ce vendredi, l'opposition veut tenter de renverser le Premier ministre Andrej Babiš, mis en cause dans une affaire de fraude aux subventions. La police enquête sur un détournement présumé de subventions européennes en faveur d'un centre hôtelier et de loisirs de luxe. Son propre fils lui a récemment reproché de l'avoir fait enlever pour l'empêcher de témoigner devant la justice. La motion de censure n'a pourtant pas de chance d'aboutir, expliquent les commentateurs.

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Aktuálně.cz (CZ) /

Babiš est la seule personnalité d'envergure d'Ano

Les deux partis de coalition, le mouvement Ano d'Andrej Babiš et les sociaux-démocrates, vont se serrer les coudes car des élections ne seraient pas à leur avantage, prédit Aktuálně.cz :

«Le Premier ministre a une épée de Damoclès au-dessus de la tête : des élections anticipées. Certes, son parti Ano ne chutera pas sous la barre des cinq pour cent - on ne peut pas en dire autant des sociaux-démocrates. Mais un score de moins de 25 pour cent n'est pas impossible. La solution idéale serait évidemment qu'Andrej Babiš démissionne et qu'il soit remplacé par un autre Premier ministre issu des rangs d'Ano. Mais l'hypothèse que le Premier ministre puisse jeter l'éponge de son propre chef est tout aussi peu probable que celle d'un Donald Trump avouant l'immixtion des Russes dans sa victoire électorale. D'ailleurs : qui pourrait remplacer Babiš ? Ano n'a pas d'autre candidat à proposer.»

Právo (CZ) /

Ano et le ČSSD sont perdus l'un sans l'autre

L'Ano et les sociaux-démocrates (ČSSD) sont liés les uns autres pour le meilleur et pour le pire, déclare Právo :

«Nos deux partis au gouvernement ont un point en commun : ils n'ont absolument aucune chance de former une coalition avec d'autres partis. C'est la principale raison pour laquelle ils restent solidaires dans la coalition, en dépit de toutes les différences, divergences de programmes et une antipathie mutuelle non cachée. Les ČSSD et les communistes ne pourront jamais former un gouvernement, même s'ils avaient trois fois plus de mandats. Les sociaux-démocrates ne peuvent pas pour autant former une coalition avec les partis conservateurs, surtout en raison de leurs objectifs politiques complètement divergents. Il ne reste que le parti Ano du Premier ministre Andrej Babiš. Et pour cette raison, les sociaux-démocrates n'abandonneront jamais de leur plein gré cette relation.»