L'Europe coupe le robinet des subventions à Babiš

La Commission européenne entend cesser de verser des subventions à Agrofert, l'ex-groupe du Premier ministre tchèque. Andrej Babiš, de l'avis de l'UE, se trouve dans un conflit d'intérêts, car son entreprise perçoit des fonds européens dont son gouvernement est censé contrôler l'octroi. Le dirigeant businessman n'est cependant pas près de renoncer à l'une ou l'autre de ses compétences, assurent les chroniqueurs tchèques.

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Hospodářské noviny (CZ) /

Babiš retombe toujours sur ses pattes

Bien que Babiš nuise à l'image de tout le pays, sa popularité n'en pâtira pas vraiment, estime Hospodářské noviny :

«L'équipe autour de Babiš a jusque-là toujours su présenter l'affaire sous un angle différent et faire du Premier ministre une victime. Elle procédera de la même façon cette fois-ci, même si ce ne sera pas aussi simple. L'UE reste toutefois fortement impopulaire auprès des électeurs de Babiš. Bruxelles, la malveillante - dira-t-on - sanctionne Babiš car celui-ci veut défendre les intérêts nationaux tchèques. Quelqu'un a écrit ce commentaire édifiant sur les réseaux sociaux : 'La nation se déclarera prête à payer les subventions d'Agrofert et le soutien témoigné à Babiš grimpera jusqu'à atteindre 65 pour cent'.»

Echo24 (CZ) /

Business ou politique ?

Entre business et politique, Babiš doit choisir, estime le site Echo.24 :

«Les institutions européennes doivent garantir que les subventions soient versées dans le respect de règles précises, et qu'elles ne bénéficient pas à des individus qui disposent de compétences exécutives au sein d'un Etat. ... Le reproche de fraude aux subventions européennes menace la liberté personnelle du Premier ministre ; la suspension des fonds, pour sa part, touche Agrofert en plein cœur. L'alternative, ce serait que l'entreprise continue à percevoir des subventions mais que Babiš quitte le gouvernement - ce qu'il ne sera jamais prêt à faire néanmoins. Il sait très bien qu'il perdrait complètement le contrôle de l'ensemble de ses intérêts. Il est le dos au mur. A l'heure actuelle, les individus de son espèce sont capables de faire des choses très osées et très dangereuses. Nous allons au-devant de mois dramatiques.»