Mike Pompeo à Sotchi, signe d'un dégel russo-américain ?

Le ministre américain des Affaires étrangères, Mike Pompeo, rencontrera ce mardi à Sotchi son homologue russe Sergueï Lavrov et le président Vladimir Poutine. De l'avis des observateurs, il pourrait proposer une rencontre entre Trump et Poutine dans le cadre du sommet du G20 fin juin. Trump avait annulé la dernière entrevue prévue entre les deux présidents, suite à l'incident dans le détroit de Kertch. Les éditorialistes russes s'interrogent sur la perspective d'un possible rapprochement.

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Radio Kommersant FM (RU) /

L'important c'est de participer

Radio Kommersant FM évoque les raisons pour lesquelles Moscou aurait intérêt à dialoguer avec Washington :

«Ce qui compte pour le Kremlin aujourd'hui, c'est ce qu'a formulé Lavrov de la façon suivante : 'Nous devons présider aux destinées du monde : Poutine, Trump et Xi'. Il serait bien entendu préférable de le faire à deux, mais s'il faut que le camarade Xi soit de la partie, qu'à cela ne tienne. La Russie est une grande puissance, mais elle n'est pas la seule. C'est le genre de situations où l'important n'est pas de gagner mais de participer. Il faut espérer que le dialogue s'éternisera, car l'essentiel pour la Russie est de rester au sein du noyau dur, avec l'ambition de jouer un rôle clé. ... Pas besoin de percée décisive, il suffit que les discussions ne soient pas rompues. Tant que celles-ci se poursuivent subsiste l'espoir d'une amélioration et d'une détente dans le monde, d'un dégel et de la conclusion d'un traité avec l'Ukraine.»

Nezavissimaïa Gazeta (RU) /

Washington a peur d'une alliance Moscou-Pékin

Konstantin Remtchoukov, rédacteur en chef de Nezavissimaïa Gazeta, discerne un changement de cap côté américain :

«L'objectif est d'extraire la Russie de l'orbite chinoise. Car de nombreux experts voient le rapprochement entre la Russie et la Chine comme la conséquence funeste de la 'guerre de sanctions' menée contre la Russie. ... Si l'on envisage la puissance économique chinoise conjuguée à la puissance militaire russe, on constate que l'Occident se crée lui-même un rival potentiel d'envergure, affûté à tous les niveaux. C'est pourquoi, me semble-t-il, les Américains commencent à se dire qu'il n'est peut-être pas si judicieux de pousser la Russie dans les bras de Pékin.»