France : Laurent Wauquiez démissionne de la présidence de LR
Suite au cuisant revers essuyé par le parti LR aux européennes, son chef de file, Laurent Wauquiez, a rendu son tablier. Premier parti de droite de l’Hexagone, l'ex-UMP de Nicolas Sarkozy, rebaptisée LR en 2015, n'a recueilli que 8,48 pour cent des suffrages. La presse discute des implications de ce retrait pour le président Emmanuel Macron.
Macron gagnant
Pour Frankfurter Allgemeine Zeitung, ce départ n'est que logique :
«L'ancien parti de Sarkozy a essayé de se rapprocher des idées de Marine Le Pen et il a échoué dans cette tentative. ... Le revers qu'il [Wauquiez] a essuyé n'est pas étranger à l'Allemagne : un électorat foncièrement conservateur ne se déporte pas aussi facilement vers l'extrême droite, même quand il est déstabilisé ou mécontent. Et s'il choisit de le faire, il vote pour l'original, en l'occurrence le Rassemblement National de Marine Le Pen. Le premier à profiter de l'écroulement de LR, c'est Macron, qui devient le leader d'un nouveau camp conservateur. Ceci pourrait être une bonne position de départ pour les prochaines présidentielles, même si elles sont encore bien loin.»
Macron perdant
Le Point, de son côté, estime que c'est Macron qui fera les frais de ce retrait :
«On imagine la moue d'Emmanuel Macron, dimanche soir, au moment où Laurent Wauquiez a annoncé son retrait de la présidence des Républicains. Pas une bonne nouvelle, en effet. Et pour cause : il avait à la tête du parti de la droite un adversaire – et non un 'ennemi' – rêvé. Wauquiez candidat en 2022 aurait été une aubaine, un confort inespéré. ... Jamais, il n'aurait fait alliance avec Marine Le Pen. ... Cette volonté de maintenir une digue entre son parti et l'ex-Front national était, si l'on se fie aux tendances actuelles, l'assurance pour Macron d'être réélu face à Marine Le Pen.»