La classe politique doit-elle réguler les loyers berlinois ?

Le projet de loi étudié par le Sénat de Berlin en vue d'un plafonnement des loyers fait parler de lui, y compris au-delà des murs de la ville. Il prévoit de limiter à 7,97 euros le prix du mètre carré, charges locatives non comprises. Les locataires payant davantage peuvent demander une révision à la baisse de leur loyer. Si d'aucuns crient à une atteinte à l'autonomie du marché, d'autres rappellent que le dysfonctionnement de celui-ci est patent.

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Die Presse (AT) /

Sommes-nous au Venezuela ?

Le plafonnement des loyers préconisé par la sénatrice die Linke en charge du logement à Berlin est digne du marxisme le plus désuet, s'exaspère Die Presse :

«Le parti ferait bien de demander à son idole Maduro à Caracas ce qu'il advient quand l'Etat décrète les prix maximums, inférieurs aux prix de revient. Il serait éventuellement édifiant de mener une recherche sur les 'loyers de la paix' - ce plafonnement des loyers qui avait entraîné une terrible dégradation des immeubles autrichiens. Au fond, peu nous chaut que les Allemands veuillent délibérément étouffer la construction et la rénovation de logements. Tout de même, il est un peu inquiétant qu'un pays avec lequel on entretient des liens économiques étroits remette au goût du jour des idées poussiéreuses et notoirement inopérantes, ressorties de la vieille boîte à outils marxiste.»

Der Freitag (DE) /

Enfin un répit pour les locataires

L'hebdomadaire Der Freitag salue l'esprit du projet :

«Les pouvoirs publics se résolvent enfin à intervenir dans un marché locatif qui, quoi qu'en disent ses responsables, est devenu dysfonctionnel. ... L'un des arguments les plus souvent invoqués est que ni un plafonnement des loyers ni des expropriations n'entraîneront la création du moindre logement. Leur solution : la construction - ils n'ont que ce mot à la bouche. ... Mais à en croire l'expérience des dernières années, on est en droit de douter des priorités du secteur privé du logement : a-t-il investi dans le domaine le plus touché par la pénurie, à savoir les logements aux loyers abordables et les logements sociaux ? Ce type d'appartements fait cruellement défaut. L'encadrement des augmentations de loyer, quelle que soit sa forme définitive, constitue donc le seul garde-fou viable.»