Kövesi devrait prendre la tête du parquet européen

Après plusieurs mois de négociations au sein de l'UE, le Conseil et le Parlement se sont mis d'accord pour désigner Laura Kodruta Kövesi, ex-procureure du parquet roumain anticorrution (DNA), à la tête du parquet antifraude européen. La décision, qui doit encore faire l'objet d'un vote formel des Etats membres, est considérée comme un revers pour Bucarest, qui s'opposait bec-et-ongles à la nomination. Les médias sont partagés.

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Deutsche Welle (RO) /

Une icône anticorruption

Il s'agit d'un signal positif à plusieurs égards, juge l'antenne roumaine de Deutsche Welle :

«Avec Kövesi, la Roumanie obtient son premier véritable poste-clé au sein de l'UE. Après des atermoiements inexpliqués et des négociations, au cours desquelles le Français Jean-François Bohnert avait été privilégié, le Parlement européen et le Conseil ont opté pour l'ex-procureure de la DNA. Les deux institutions consolident ainsi la réputation d'une UE en proie aux controverses, et qui a besoin de la crédibilité d'une icône anticorruption comme Laura Kövesi pour rendre plausible l'élucidation et la répression des fraudes au budget communautaire.»

Libertatea (RO) /

Un choix politique

Laura Codruța Kövesi ne fera pas une bonne cheffe du parquet de l'UE, juge pour sa part le journal à sensation Libertatea :

«Ce sont des tractations politiques qui sont à l'origine de ce revirement du Conseil européen. Voyez-vous, c'est une nouvelle fois la classe politique qui décide de la carrière de Mme Kövesi. Celle-ci n'a rien fait de sensationnel lors de son passage à la tête de la DNA. Il s'agit-là seulement de relations publiques, d'intrigues de couloirs, de doubles-standards et d'une once de mépris de la démocratie. On le voit aussi à la façon dont elle a coopéré avec les services secrets roumains (SRI) et s'est agrippée à cette coopération anticonstitutionnelle pour faire taire ses opposants.»