La Suède bannit Huawei de son réseau 5G

L'Office suédois des postes et des télécoms (PTS) a exclu les entreprises chinoises Huawei et ZTE du développement du réseau 5G dans le pays. La Suède rejoint ainsi les rangs d'Etats comme la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis, qui refusent de confier des infrastructures critiques à ces firmes, soupçonnées de coopérer avec les renseignements chinois. La presse suédoise salue cette décision.

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Dagens Industri (SE) /

Un message clair et édifiant

Bien qu'il faille redouter des répercussions en partie négatives, la Suède délivre un message important, estime Dagens Industri :

«Il est impossible pour les personnes extérieures d'évaluer les risques pour la sécurité, et l'espionnage devrait être possible sans même que ses instigateurs ne disposent d'équipements physiques sur place. Quant aux risques commerciaux, ils sont bien évidemment considérables. La concurrence est faible, et la technologie 5G reviendra plus cher aux utilisateurs. Il est impossible d'isoler la Chine. Mais d'un certain point de vue, l'action du PTS est tout à fait justifiée : il n'invoque pas de quelconques informations ou raisons confidentielles, mais dit les choses sans ambages, ce qui est exemplaire. ... La franchise a l'avantage de favoriser la clarité. ... La transparence est par ailleurs un outil que les démocraties sont susceptibles d'utiliser, et dont la Chine ne dispose pas.»

Svenska Dagbladet (SE) /

Exercer une pression commune

Svenska Dagbladet, rappelant que des pays comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont eux aussi exclu la Chine, espère un effet domino :

«Plus les réfractaires seront nombreux, moins les réactions de Pékin seront virulentes. ... Si un nombre suffisant d'Etats disent non aux entreprises qui sont de mèche avec les services de renseignement chinois, cela pourrait inciter Pékin à structurer ses entreprises différemment. Le fait que la Suède, dont la taille est comparable à celle d'une ville chinoise moyenne, décide d'exclure Pékin, cela n'a pas une incidence considérable. Mais une UE solidaire, qui fasse front aux côtés de pays comme les Etats-Unis, le Canada et l'Australie, cela pourrait en revanche avoir un impact conséquent.»