Espagne : Bruxelles appelle à une réforme du Conseil judiciaire

En Espagne, le Conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ), qui nomme les responsables des hauts tribunaux du pays, est vacant depuis deux ans en raison d'un désaccord politique au Parlement. L'initiative lancée en octobre par le gouvernement Sanchez, et visant à simplifier la procédure, a échoué. Un litige dans lequel vient de prendre position la Commission européenne, qui estime que les juges doivent élire eux-mêmes leur direction.

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El Confidencial (ES) /

L'UE reste la garante de la démocratie

El Confidencial se réjouit que le gouvernement ait retiré son projet, qui consistait à effectuer de nouvelles nominations au CGPJ par le biais d'un vote à la majorité simple au Parlement :

«C'est un grand pas en avant pour la démocratie et la séparation des pouvoirs en Espagne. Cela confirme clairement qu'en dépit des mensonges, des démentis et des manipulations médiatiques, il s'agissait bel et bien d'une tentative visant à affaiblir l'Etat de droit, à remettre en cause la liberté des juges, et, in fine, à saboter la démocratie et la Constitution de 1978. L'Europe a montré une fois de plus qu'elle était une planche de salut pour l'Espagne. Pas étonnant dès lors que notre pays soit l'un de ceux de l'Union qui affiche le niveau le plus élevé d'européisme.»

El País (ES) /

Les arguments fallacieux de la droite

El País espère que la droite lèvera enfin ses blocages :

«La Commission réclame une réforme du mécanisme d'élection du CGPJ, qui permette aux juges d'élire eux-mêmes une partie des présidents de l'institution, comme cela se fait dans d'autres pays d'Europe. Mais elle précise également qu'avant de mener à bien cette réforme complexe, il faut renouveler la composition du Conseil. La Commission invalide ainsi l'argument invoqué par la droite espagnole pour refuser d'exécuter son mandat constitutionnel et de renouveler le CGPJ ... Espérons que les politiques du PP écouteront et saisiront l'occasion - rétropédalage du gouvernement et pression de l'UE - pour se tirer de l'ornière qu'ils ont creusée eux-même dans un but purement partisan.»