Législatives anticipées au Portugal : tout est possible

Dimanche, le Portugal renouvellera son Parlement dans le cadre d'élections anticipées, le gouvernement minoritaire socialiste n'ayant pas réussi à trouver une majorité pour voter son budget 2022. Longtemps en tête dans les sondages, les socialistes menés par le Premier ministre sortant António Costa se font rattraper sur le tard par les libéraux-conservateurs du PSD. Le parti d'extrême-droite Chega a lui aussi gagné du terrain. Les uns se félicitent que les cartes soient rebattues, les autres redoutent le chaos.

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Público (PT) /

Une victoire pour la démocratie

Público est agréablement surpris par le tour que prend la campagne :

«Quelques jours avant la campagne, on ignore encore qui sera le gagnant, ce qui montre que la démocratie est en bonne santé. L'incertitude aiguillonne le débat, et le débat encourage la participation. Alors qu'on s'attendait à un scrutin sans surprise et inutile car voué à répéter les résultats de 2019, la campagne électorale s'est avérée particulièrement dynamique, avec des changements dans les équilibres de pouvoir entre les partis et les idéologies. De nouvelles idées sont apparues dans les sujets abordés, des personnalités méconnues ont fait entendre leur voix, des chefs de file de partis hésitants ont réussi à s'imposer et des forces gouvernementales sûres d'elles ont été appelées à faire leurs preuves.»

Observador (PT) /

Surtout pas Costa

Observador accuse le Premier ministre socialiste sortant d'être responsable de l'instabilité politique dans le pays :

«Costa a commis une grande erreur, celle de conditionner la stabilité à l'obtention de la majorité absolue [en 2019]. Si donc les Portugais refusent d'accorder à Costa la majorité absolue, c'est qu'ils voient en lui un facteur non pas de stabilité, mais d'instabilité. ... Au lendemain des élections, le Portugal sera une nouvelle fois divisé entre la 'gauche antifasciste' et 'l'extrême droite'. Après avoir vécu une crise politique et alors que nous sommes en pleine pandémie en ce début de 2022, nous risquons de revenir à la situation de 2015, c'est-à-dire à une configuration [un gouvernement minoritaire de gauche] qui a essuyé un revers en 2019 et complètement échoué en 2021. C'est la définition même de l'instabilité. C'est le plus grand écueil qui menace le Portugal après ce dimanche électoral. Il a un visage, et un nom : António Costa.»