Pays-Bas : renforcement de la protection environmentale

La plus haute juridiction des Pays-Bas a déclaré illégale une réglementation qui permettait jusqu'à présent aux acteurs du BTP de contourner les obligations en matière d'azote visant à protéger l'environnement. Dans ce cadre, les grands projets qui ne respectent pas la réglementation en matière de réduction d'émission risquent d'être stoppés. Comme lors des manifestations d'agriculteurs, la presse nationale ne ménage pas ses critiques à l'égard du gouvernement néerlandais.

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De Volkskrant (NL) /

Surtout n'offusquer personne

Pour De Volkskrant, le gouvernement de Mark Rutte ne va rien régler au problème :

«Le verdict va retarder des milliers de projets et se traduire dans de nombreux cas par la fin des permis de construire. Le gouvernement, qui se doutait du verdict, aurait pu en profiter pour appliquer dès cet automne les recommandations du médiateur de l'azote [en conflit avec les agriculteurs] Johan Remkes. Tout d'abord, en obligeant les plus grands pollueurs de l'industrie de l'élevage à réduire leurs émissions. Au lieu de cela, le cabinet Rutte a à nouveau cherché à temporiser en se fendant de déclarations rassurantes pour ne s'attirer aucune foudre. Le gouvernement fait certes face à de nombreux problèmes, mais il y en a un dont il est entièrement responsable : celui qui a trait à l'azote, qui ne cesse de s'aggraver.»

De Telegraaf (NL) /

Une belle démonstration de couardise

Pour De Telegraaf, cette situation est le résultat de la législation européenne, intransigeante en matière environnementale :

«Pour trouver des solutions, le gouvernement est prêt à serrer encore plus la vis, quitte à ce qu'agriculteurs et industriels en payent le prix. Il ne semble pas envisager de modifier les lois en vigueur, ce qui serait pourtant l'option la plus logique. Voilà ce qu'il avance pour sa défense : agir ainsi serait 'impossible, 'illégal', 'reviendrait à sortir de l'UE'. Pourtant c'est une question de volonté politique. ... Sur d'autres questions comme l'immigration, le gouvernement opte aussi délibérément pour les arrangements entre amis et l'entourloupe. ... C'est ce qu'on appelle la lâcheté politique.»