Garanties pour Moscou : Macron remonte au créneau

Les déclarations du président français Emmanuel Macron sur la guerre russe contre l'Ukraine a une nouvelle fois fait des remous. Dans une interview accordée samedi à la chaîne française TF1, il a notamment déclaré que la Russie craignait toujours que l'OTAN n'aille jusqu'à ses portes, et que l'Occident devait donc songer à donner des garanties de sécurité à la Russie. Des propos qui sont loin de faire l'unanimité parmi les commentateurs.

Ouvrir/fermer tous les articles
Echo24 (CZ) /

Une trahison des Européens de l'Est

Les propositions de négociations avancées par Macron suscitent l'indignation d'Echo24 :

«Par garanties sécuritaires, le Kremlin entend une promesse contraignante selon laquelle l’Ukraine ne fera jamais partie des structures occidentales, la possibilité pour la Russie de s’ingérer dans les affaires ukrainiennes et très vraisemblablement la reconnaissance de l’annexion des territoires actuellement occupés. Lorsque Macron parle de garanties pour la Russie, il parle en fait de la défaite de l'Ukraine. ... Ses propos témoignent de sa volonté de livrer l'Est de l'Europe à la Russie. Comment être sûr alors qu'il ne sera pas prêt à reconnaître l'influence russe dans les autres pays de l'ex-bloc soviétique qui ont eu la chance de rejoindre l'UE et l'OTAN ?»

Die Welt (DE) /

Ne pas brûler les étapes

Macron met la charrue avant les bœufs, écrit le quotidien Die Welt :

«Les conditions de sécurité ne sauraient en aucun cas précéder les négociations. ... Il faut commencer par formuler des conditions permettant la tenue de telles négociations avant de veiller au respect de ces conditions. Toute autre procédure reviendrait à proposer une solution de compromis allant dans le sens de l'agresseur. »

Večernji list (HR) /

Des garanties pour Poutine ... et l'Ukraine

Večernji list juge la proposition pragmatique, tout en émettant quelques réserves :

«Le président français laisse entrevoir à Poutine une opportunité que l'Occident lui refusait : la garantie que l'OTAN n' 'arriverait pas à sa porte'. ... Ce qui importe, c'est ce qui sera accordé non pas à la Russie mais à l'Ukraine. Pour pouvoir mettre un terme à la guerre, il faudrait que la Russie donne des garanties de sécurité à l'Ukraine, qu'elle lui rende les territoires occupés et qu'elle avance des solutions pacifiques sur les questions litigieuses entre les deux pays. Avant l'entrée en guerre, Poutine se serait satisfait de savoir l'OTAN tenu à distance de ses frontières et de trouver un arrangement sur la question des Russes ukrainiens. Maintenant qu'il est engagé dans cette guerre, la question est de savoir s'il pourra faire machine arrière les mains vides.»