La Grèce veut étendre la clôture frontalière de l'Evros

La Grèce consolidera son dispositif défensif le long de sa frontière avec la Turquie, a affirmé le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, la semaine dernière. La clôture frontalière longeant le fleuve Evros sur 37,5 km devrait être prolongée de 35 km. Bruxelles n'a pas donné suite à la demande réitérée d'Athènes de débloquer des fonds à cette fin. L'opposition reproche à Mitsotakis de courtiser les voix de l'extrême droite.

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TVXS (GR) /

Mitsotakis n'a plus que des amis d'extrême droite

Sur TVXS, le journaliste Pavlos Nerantzis fait part de sa consternation :

«Kyriakos Mitsotakis parle à nouveau d''envahisseurs' et de 'menaces hybrides' pour justifier l'attribution du projet de construction d'une clôture sur l'Evros à une entreprise privée, accuse l'opposition de manquer de patriotisme dans le but d'activer les réflexes anxieux au sein d'une partie de la population et de créer un climat de tension artificielle avant les élections. Mais il ne parvient plus à masquer son isolement dans l'UE. Ses seuls alliés, désormais, ce sont la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, issue du parti néofasciste Fratelli d'Italia (FdI), et son homologue d'extrême droite hongrois, Viktor Orbán

Protagon.gr (GR) /

Un mal nécessaire

Protagon fait le commentaire suivant :

«Certes, les clôtures ne résolvent pas le problème. Mais cela ne veut pas dire qu'elles ne devraient pas exister. Et dès lors qu'elles existent, c'est une bonne chose qu'elles soient financées par des fonds européens. Car elles protègent les frontières de l'UE. ... Une autre politique est nécessaire pour assurer le développement des pays de départ [des migrants]. Et il revient aux pays riches d'Occident, qui ont pillé ces pays pendant la colonisation, d'apporter les financements nécessaires. Tout ceci n'invalide pas la nécessité de cette clôture, qui a montré son utilité [en mars 2020]. ... Quand on sait qu'à tout moment, des milliers de personnes peuvent franchir les frontières, il faut prendre toutes les mesures possibles pour les protéger.»

Naftemporiki (GR) /

Nous avons besoin des migrants

L'extension de la clôture frontalière n'est pas justifiée, fait valoir Naftemporiki :

«En théorie, et sur la base du narratif dominant, la clôture de l'Evros doit servir deux objectifs : renforcer les frontières et la sécurité du pays, et protéger la population locale. En pratique, la sécurité du pays et de ses habitants, leur activité et leur qualité de vie ne semblent pas davantage menacées que dans les autres pays d'Europe. ... La population de l'Evros a probablement d'autres soucis, bien plus importants, que l'afflux (inexistant du reste) de réfugiés. Selon le dernier recensement, elle aurait diminué de 9,5 pour cent au cours de la dernière décennie. ... En d'autres termes, des politiques d'intégration des migrants seraient probablement plus utiles qu'une clôture, d'autant que la Grèce devra embaucher cette année plus de 200 000 travailleurs dans les secteurs de l'agriculture, du tourisme et de la construction.»