Adhésion à l'OTAN : quelles promesses faire à l'Ukraine ?

C'est dans la capitale de la Lituanie, Vilnius, que se tiendra le prochain sommet de l'OTAN. Selon son secrétaire général Jens Stoltenberg, la question centrale portera sur les moyens d'intégrer l'Ukraine à l'OTAN, où il estime qu'elle a toute sa place. L'alliance table sur un plan de soutien pluriannuel bien financé. Pour les commentateurs, c'est insuffisant.

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LRT (LT) /

Prévoyance ne rime pas avec promesses irréalistes

LRT propose son analyse :

«Le message des chefs d'Etat et de gouvernement de l'OTAN est clair : l'Ukraine sera admise en son sein, mais seulement après l'agression russe. En attendant, ils recherchent des possibilités de faire avancer la demande au sommet de Vilnius pour empêcher une désillusion de Kyiv. ... L'OTAN est l'unique socle solide sur lequel bâtir une architecture de sécurité durable en Europe. ... Cela ne signifie pas qu'une adhésion soit probable dans un avenir proche, car l'OTAN souhaite éviter toute confrontation militaire directe avec la Russie. Mais pour sécuriser l'avenir, il faut prendre aujourd'hui des mesures qui soient à la hauteur des enjeux stratégiques.»

Aktuálně.cz (CZ) /

Aucune règle n'est immuable

Pour Aktuálně.cz, une adhésion à part entière est la seule perspective envisageable :

«L'Ukraine fait partie de l'OTAN, dont elle assure actuellement la défense. Lui refuser le statut de membre serait une lâcheté, lâcheté sur laquelle table Poutine. La règle qui veut qu'un pays belligérant n'est pas éligible à l'adhésion fait barrage à l'adhésion de l'Ukraine à l'Alliance nord-atlantique. Mais aucune règle n'est gravée dans le marbre à tout jamais. Ne serait-ce que par instinct de survie, l'Ouest devrait revenir sur cette règle.»

Alfa (LT) /

Une comparaison intenable

Sur Alfa, le spécialiste des questions de sécurité Edward Lucas explique pourquoi, selon lui, la situation de l'Ukraine et celle d'Israël ne sont pas comparables :

«Les différences géographiques, historiques et politiques entre l'Ukraine et Israël parlent en défaveur de l'adoption d'un modèle de type israélien. L'Ukraine (40 millions d'habitants) a des problèmes de voisinage avec un pays ; Israël (10 millions d'habitants) a des problèmes de voisinage avec tous ses pays riverains. Israël a un seul ami qui pèse, les Etats-Unis, bien loin de ses frontières. L'Ukraine a beaucoup d'amis, la plupart des voisins immédiats. Il est vrai que les deux pays sont traversés par des failles internes, mais à des échelles différentes. La guerre a gommé les clivages - linguistiques notamment - qui déchiraient l'Ukraine. En Israël, la polarisation gagne du terrain. Il est fort peu probable que dans une Ukraine post-guerre, un accord territorial aboutisse à un équivalent de la bande de Gaza et de la Cisjordanie.»