La politique erratique de Trump est-elle vouée à l'échec ?
Depuis son entrée en fonction, le président américain Donald Trump soulève des tollés quasi quotidiens en se fendant de mesures radicales dans les domaines politique et économique. Nombre de ses projets annoncés – notamment en matière de droits de douane – ont été retirés ou reportés au bout de quelques jours seulement. D'autres initiatives – par exemple concernant les licenciements collectifs ou les expulsions – ont été mis à mal par les tribunaux. La presse européenne analyse cette ligne politique qui apparaît aléatoire.
Les conséquences du populisme de droite
Aftonbladet prend avec des pincettes les annonces fracassantes de ces dernières semaines :
«Un report des droits de douane et des déclarations critiques envers Poutine, tout cela le même jour ? Le jackpot à la loterie Trump ! C'est presque trop beau pour être vrai ! Le fait que l'on se mettre à raisonner de la sorte montre tout le cynisme et la folie de la conjecture actuelle. Nous nous sommes habitués à assister avec impuissance au spectacle de Trump torpillant l'ordre mondial, en matière de commerce international ou de sécurité, avec le démantèlement de l'alliance transatlantique. Le moindre signe de normalité est donc perçu comme une grande victoire. Voilà quel genre de dystopie naît lorsqu'on laisse l'extrême droite se saisir du pouvoir.»
La politique étrangère américaine dans l'impasse
Pour Delfi, Trump est sur la sellette :
«En fin de compte, les ennemis et alliés des Etats-Unis, pourtant moins puissants - Iran, Russie, Hamas et Israël - ont renforcé leur assise, tandis que Washington semble en position de faiblesse. Tout ça parce que d'un côté, Trump se fend de menaces auprès de certains Etats, et que de l'autre, il s'efforce de répondre au désir des électeurs américains de ne pas s'impliquer dans des conflits armés en dehors des États-Unis. Après les longues guerres en Irak et Afghanistan, en a assez des interminables conflits à l'issue incertaine, qui font à chaque fois un nombre incalculable de victimes. ... La politique étrangère de Trump est donc dans l'impasse. Et il doit trouver des excuses. ... C'est pourquoi Poutine est 'devenu fou'. Cela permet au président américain de faire porter le chapeau à autrui.»
La méthode de l'outrance et du chaos ne fait pas recette
Le départ d'Elon Musk de la vie politique fait fortement réagir Le Figaro :
«C'est avant tout l'échec d'une méthode : celle du chaos, de l'outrance et de la précipitation. Au fond, la marque de fabrique du trumpisme. Pour s'en convaincre, il suffit, là encore, d'observer sa guerre commerciale menée pour réindustrialiser au plus vite l'Amérique. Droits de douane stratosphériques, revirements, menaces : ce va-et-vient a tétanisé les entreprises, refroidi les investisseurs, freiné la croissance mondiale.»
Les citoyens peuvent entraver leur président
Avvenire espère que les consommateurs et les épargnants entreront en résistance contre Trump :
«Il ne fait aucun doute que les chambardements incessants induits par la présidence de Trump mettent à dure épreuve la démocratie. Les mesures dites de ré-équilibrage prises par les juges fédéraux et la Cour suprême pour la défense des droits et des valeurs démocratiques suivent leur propre rythme et prennent du temps. Le seul contre-pouvoir capable de ramener Trump à la raison dans un proche avenir est le comportement des consommateurs et des épargnants, qui devient ainsi un instrument de défense démocratique.»