Litige commercial Etats-Unis / UE
Vendredi, Donald Trump avait menacé d'instaurer des droits de douane de 50 pour cent sur l'importation de marchandises européenne aux Etats-Unis, s'estimant insatisfait de l'avancée des négociations sur la révision des droits de douane. Mais lors d'un entretien téléphonique avec Ursula von der Leyen, Trump a consenti à repousser l'échéance jusqu'au 9 juillet. La présidente de la Commission européenne a promis un progrès "rapide et résolu" des discussions d'ici là. Les éditorialistes se penchent sur la question.
Un compromis est envisageable
Naftemporiki ne s'inquiète pas :
«Trump a ressorti son colt et le pointe sur l'Europe. Pendant quelques semaines, le calme semblait régner sur la scène mondiale, alors que le président américain s'attelait aux problèmes de la planète, de telle sorte que les marchés avaient pu se stabiliser, croyant au retour d'une certaine normalité. Or Trump pense manifestement qu'il n'a pas rempli sa mission, à savoir modifier les équilibres du commerce mondial. ... Mais analystes, courtiers et investisseurs ont tiré les leçons de ces derniers mois. Ils savent qu'un compromis finira par être atteint. Comme l'a fait remarquer le spécialiste boursier Ed Yardeni, 'les choses ne sont peut-être pas aussi graves qu'on le pense'.»
Il faut s'attendre au pire
Annett Meiritz, correspondante du quotidien Handelsblatt à Washington, juge en revanche la situation critique pour l'UE :
«Plus tôt les Européens prévoiront le pire, plus ils seront en mesure de développer leurs propres stratégies. ... Pour les Européens, cela signifie qu'ils doivent certes continuer de tenter d'arracher des accords concrets avec Trump et de le convaincre de leur utilité. Mais dans le même temps, ils ne peuvent jamais partir du principe que ces efforts changeront quoi que ce soit à l'état de disruption constante. Dans le doute, les Américains imposeront des calculs sans scrupules à leurs partenaires européens, même s'ils les présentent parfois avec un discours avenant. Ceux qui n'ont toujours pas pris la mesure de la gravité de la situation sont des cas désespérés.»
L'UE à la remorque
L'UE ne pourra rivaliser avec l'activisme politico-économique de Trump, croit savoir Jutarnji list :
«Donald Trump se comporte comme un chasseur MAGA dans le safari des grands intérêts financiers – un chasseur qui traque sa proie, cible et appuie sur la gâchette. ... Tandis que Bruxelles se regarde le nombril et semble désorientée, les trumpistes sont prêt à dégainer : décrets, négociations, accords, modifications, projets. Comment von der Leyen pourra-t-elle suivre le rythme ?»
Une imprévisibilité calculée
La méthode de Trump n'a rien de nouveau, juge Polityka :
«Certains pensent que Trump applique la théorie du fou. C'est ainsi que l'avait nommée l'ancien président Richard Nixon, qui avait expliqué à ses collaborateurs qu'il entendait pousser la partie adverse à faire plus de concessions, en se comportant de manière imprévisible et erratique. Une stratégie déjà utilisée par Trump lors de son premier mandat, avec un succès limité.»
Impatience et intimidation
La Stampa commente :
«C'est un cocktail de frustration et d'irritation qui a poussé Trump à menacer l'UE d'augmenter ses droits de douane à 50 pour cent à partir du 1er juin. Le président américain estime que Bruxelles avance trop lentement dans les négociations. ... Surtout, la partie européenne n'a pas donné de réponse à une revendication américaine : l'instauration de tarifs douaniers sur l'importation de marchandises chinoises sur le Vieux-Continent. Trop d'hésitations aux yeux du locataire de la Maison-Blanche, qui, comme d'habitude, a choisi l'intimidation.»