Roumanie : nouveau gouvernement, nouveau départ ?

Le nouveau gouvernement roumain, pro-européen, a été confirmé lundi par le Parlement. Lors de son discours d'investiture, le Premier ministre, Ilie Bolojan, a préparé son pays à une forte politique d'austérité : la Roumanie a le déficit public le plus élevé de tous les Etats de l'UE. Bolojan entend réduire le nombre de fonctionnaires, plafonner les salaires dans la fonction publique et supprimer les privilèges. Dans le même temps, davantage de fonds doivent être alloués à la santé et à l'éducation.

Ouvrir/fermer tous les articles
republica.ro (RO) /

Voir les bons côtés de la crise

Il faut parfois faire passer des choses en force pour le bien de la société, lit-on dans republica.ro :

«En temps normal, on évite ou on repousse les réformes qui font trop mal, quand elles n'échouent pas politiquement. Dans la crise actuelle en revanche, il est proprement nécessaire de faire une refonte du système fiscal, de prioriser les investissements stratégiques et de repenser le fonctionnement de l'Etat. C'est tout le sens d'une 'crise utile' : elle ne nous inflige pas des souffrances absurdes mais nous donne l'occasion de prendre des décisions difficiles mais inévitables.»

centrulpolitic.ro (RO) /

Une forte résistance en perspective

Le site centrulpolitic.ro s'attend à des vents contraires :

«De la part, notamment, de la bruyante opposition 'souverainiste', qui est antioccidentale voire prorusse, mais ne propose aucune solution. Elle s'emploiera à monter en épingle, de façon apocalyptique, le moindre faux-pas du gouvernement et à propager des mensonges, afin de maintenir la population dans un état permanent de confusion, de peur, de frustration et de colère, et d'attiser la contestation anti-système. ... Le nouvel exécutif se heurtera aussi à la fronde des privilégiés dans les institutions ciblées par les réformes - et ils sont nombreux. Ils ont à leur côté - officieusement, bien entendu - une foule de politiques grâce auxquels ils se sont arrogés ces privilèges.»

Observator Cultural (RO) /

Taxer la poésie ne résoudra pas les maux du pays

Augmenter la TVA de 5 cinq à 19 pour cent sur les livres et la presse est de la poudre aux yeux, et les effets d'une telle mesure ne peuvent être que désastreux, commente Observator Cultural :

«D'innombrables journaux régionaux ou nationaux ont disparu ces dix dernières années. La hausse croissante des lecteurs en ligne n'a pas permis l'avènement d'un modèle économique viable. ... Le relèvement de la TVA ne résoudra pas la crise budgétaire de l'Etat. Il mettra en revanche un peu plus en difficulté des rédactions déjà moribondes. ... Au lieu de combattre les grandes affaires d'escroquerie, de procéder à la numérisation du système fiscal ou bien d'améliorer l'efficacité du fisc, le gouvernement choisit d'accroître les taxes dans des domaines qui ne rapportent pas d'argent à l'Etat. ... Croit-on vraiment qu'en taxant davantage les recueils de poèmes ou les revues, on réduira le déficit du pays ?»