Etats-Unis : assassinat d'un influenceur ultraconservateur

Le militant de la droite conservatrice Charlie Kirk, producteur de podcasts, a été abattu alors qu'il animait un meeting dans une université de l'Utah. Proche du président Trump, Kirk était le fondateur de l'organisation Turning Point USA, active dans les écoles et les universités. Trump accuse la 'gauche radicale' d'être responsable de la mort de Kirk. L'ambiance explosive aux Etats-Unis risque-t-elle de dégénérer ?

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Neue Zürcher Zeitung (CH) /

Il savait électriser les foules

Neue Zürcher Zeitung explique l'importance de Kirk dans le camp ultraconservateur des Etats-Unis :

«Si Donald Trump a pu mobiliser un nombre aussi impressionnant de jeunes électeurs il le doit à un homme : Charlie Kirk. Le constat sort de la bouche même de Trump. Orateur charismatique et loquace, Kirk a fondé un mouvement [Turning Point USA] pour sensibiliser les jeunes aux charmes du conservatisme, avec des méga-fêtes, des playlists pop, et, bien sûr, ses discours enflammés contre les gauchistes, les étrangers, les personnes trans et pour la famille traditionnelle, la Bible, l'auto-responsabilité et le patriotisme MAGA. Son organisation est présente dans 850 universités. Des millions de followers étaient en admiration devant lui.»

NRC Handelsblad (NL) /

Trump attise encore plus la haine

Frans Verhagen, journaliste et spécialiste des Etats-Unis, condamne la réaction de Trump et anticipe une surenchère, comme il l'écrit sur NRC :

«Trump a lui-même jeté de l'huile sur le feu en accusant la gauche radicale. ... Je pense que le moment d'une confrontation meurtrière entre l'armée et les manifestants viendra inévitablement, et que le président en profitera pour instaurer la loi martiale dans tout le pays, annulant du même coup l'Etat de droit. Les leaders politiques devraient pourtant être ceux qui éteignent le feu et veillent à la cohésion du pays. La seule figure qui puisse le faire en 2025, le président Trump, manque à ce devoir qui est le sien.»

Le Soir (BE) /

Une acception désastreuse de la liberté d'expression

Les Etats-Unis doivent réfléchir aux limites de la liberté d'expression, préconise Le Soir :

«On ne peut pas ne pas poser la question de cette liberté d'expression sans entrave, sacralisée par le premier amendement de la Constitution américaine, qui ne pose aucune limite liée au racisme, à l'incitation à la haine, à l'antisémitisme – alors que ces 'bornes' existent dans nos pays. Cette liberté d'expression autorise les dérives, les lynchages et les stigmatisations ... .»

Politiken (DK) /

Risque de paralysie du pays

Le meurtre de Charlie Kirk pourrait aussi impacter la politique extérieure du pays, redoute Politiken :

«Ce dont Trump et le mouvement MAGA font abstraction, c'est que la violence est souvent le fait de groupes d'extrême droite ou de loups isolés. En juin, la démocrate Melissa Hortman et son conjoint ont été assassinés. ... Ces lignes ne doivent pas être comprises comme la volonté de minimiser le meurtre de Kirk. Au contraire, la multiplication des assassinats politique est le reflet, pour le dire avec les mots du Wall Street Journal, d'une 'nation divisée', qui risque de l'être encore davantage. Cela pourrait entraîner une paralysie politique, minant la capacité des Etats-Unis à faire face à un monde en mutation.»