Portugal : débâcle pour l'extrême droite aux municipales
Aux municipales portugaises ce dimanche, les partis traditionnels, le PSD conservateur du Premier ministre Luís Montenegro et le Parti socialiste (PS), ont remporté la plupart des villes et communes. Le parti d'extrême droite Chega n'a en revanche pas réussi à convaincre, alors que les législatives de mai en avaient fait la deuxième force politique du pays.
Chercher le consensus plutôt que la polarisation
Les municipales ont renforcé la position du PSD et du PS, estime Correio da Manhã :
«Le résultat témoigne de l'extrême résilience des deux grands partis politiques, fruit de leur ancrage local, entre autres. ... C'est ce qu'on a pu observer lorsque Chega peinait à trouver des candidats crédibles dans certaines communes importantes. ... Les élections ont également montré à quel point l'ouverture du dialogue était nécessaire. Dans la plupart des grandes villes, les partis seront contraints de trouver des solutions collégiales pour pouvoir gérer les administrations municipales. Le message est sans appel : le thermomètre du débat politique, avec ses surenchères émotionnelles et agressives, doit baisser, pour que les tensions soient transformées en art du consensus.»
L'échec de Chega au niveau local
Le chef du parti Chega, André Ventura, n'a pas réussi à présenter des candidats convaincants au niveau local, analyse Observador :
«Il existe un vieil adage en politique selon lequel toute politique commence au niveau local. Si on ne parvient pas à nouer des liens directs avec les électeurs, si on a du mal à s'identifier à leurs problèmes concrets, la partie ne sera pas gagnée. Cela explique pourquoi Chega est resté bien en deçà des attentes : premièrement, parce que placarder dans tout le pays des affiches d'André Ventura aux côtés de candidats majoritairement sans programme ni ancrage local n'a pas suffi ; deuxièmement, parce que le vote contestataire cible bien davantage les décisions nationales.»