Suède : une combine répréhensible pour faciliter les expulsions ?
Des enquêtes journalistiques ont révélé que le gouvernement suédois avait détourné 5 millions de couronnes (environ 450 000 euros) de fonds humanitaires pour les verser à l'Etat somalien, afin de permettre à Stockholm de renvoyer des Somaliens dans leur pays d'origine. Cet argent aurait servi à rémunérer grassement les postes de trois fonctionnaires.
Un soutien détourné au terrorisme
Aftonbladet est révolté :
«Le gouvernement a fait valoir que faire pression sur des pays pour qu'ils reprennent davantage de citoyens expulsés n'était pas répréhensible. ... Ce ne sont pas les accords bilatéraux et ce mode de pression que l'on met ici au pilori, mais plutôt ces nouvelles modalités d'échange maladroites. ... Depuis quand est-il normal qu'un gouvernement suédois soutienne financièrement et verse en secret des millions de couronnes à un régime somalien corrompu et qui fait le lit du terrorisme ?»
Quand on permet à la corruption de prospérer
L'objectif de développement de la lutte contre la corruption est ainsi entièrement dévoyé, souligne Dagens Nyheter :
«Les ministres annoncent vouloir favoriser la transparence et livrer bataille à la corruption au sein de la coopération internationale. Pourtant, ils ferment les yeux quand ils ont eux-mêmes les mains dedans. Le paiement de sommes d'argent à la Somalie par la Suède aura pour conséquence la consolidation d'un pouvoir autoritaire. Et ce non pas dans n'importe quel pays, mais en Somalie, qui est considéré comme le deuxième Etat le plus corrompu au monde. On dirait que la Suède voudrait l'aider à arriver en tête du classement. Il ne faudra pas que celles et ceux qui ont contribué à cette décision viennent se demander comment cet argent a bien pu atterrir entre les mains de malfaiteurs.»