Lituanie : une réforme controversée de l'audiovisuel public
En Lituanie, un projet de loi portant sur la radio-télévision publique LRT suscite des craintes pour la liberté d'expression. Porté par le parti d'extrême droite Nemuno Aušra, membre de la coalition gouvernementale, il vise à faciliter la procédure de limogeage de la direction générale de LRT. Pour ses détracteurs, l'initiative risque d'affaiblir l'indépendance rédactionnelle du groupe public et de favoriser une prise de contrôle politique.
Préserver les piliers de la démocratie
Dans Kauno diena, le maire de Palanga, Šarūnas Vaitkus, fait part de sa préoccupation :
«L'indépendance de LRT est dans l'intérêt de tous. Les journalistes posent des questions dérangeantes à tout le monde, aussi bien au gouvernement qu'à l'opposition. Ceux qui clament aujourd'hui haut et fort vouloir se venger des médias ne cherchent en réalité qu'une chose : que personne n'ose vérifier leur propre 'vérité'. Chacune et chacun d'entre nous a l'obligation de protéger les principes sur lesquels repose la démocratie et d'empêcher que la peur, la polarisation, la raillerie ou la volonté de contrôler ne prennent le pas sur le respect de l'Etat et de la société, voire piétinent la liberté d'expression.»
Vers une 'liberté de la presse' à la hongroise ?
Pour Verslo žinios, le débat autour de LRT est une manœuvre de diversion :
«Si les dirigeants actuels du LRT ne sont pas irréprochables, la vitesse de la procédure enclenchée détonne. ... Aucune réforme étatique de grande envergure n'avance aussi vite que la refonte de LRT. On a l'impression qu'une ambiance de chaos et de mécontentement est attisée sciemment pour détourner l'attention de sujets vraiment cruciaux, comme la défense et les tensions dans la région. Doit-on se poser la question de savoir si, un jour, on se réveillera dans un pays qui ressemble à la Hongrie, sans liberté d'expression et sans médias indépendants accessibles au public ?»